03 mars 2004

Voyage en train

Aujourd'hui jeudi, et jusqu'à samedi, je pars en conférence nationale dans la préfecture de Mie, au centre du Japon sur la cote Pacifique.

Dans l'équipe chacun étant parti de son côté, j''ai pris le train seul, en Shinkansen (le TGV local) depuis la gare de Tokyo jusqu'à la ville de Nagoya, pour ensuite prendre successivement deux trains bien plus locaux qui s'enfoncent dans la campagne japonaise. J''ai su par la suite que j'aurais pu eviter de prendre ce train local de la JR, et économiser ainsi quelques dizaines de minutes... Mais je ne pense pas avoir perdu au change.

Ce petit trajet en train au milieu des villages, les arrêts fréquents dans les minuscules gares avec tout juste une petite cabane pour le chef de gare me fait oublier Tokyo et ses habitants, si différents des petits vieux agriculteurs, au dos courbé par leur travail, dont la vie paraît si simple. Ça fait du bien de voir autre chose. Ça m''a aussi rappelé les petites gares complètement désertes dans les campagnes françaises, les rails envahis par la végétation et la vieille locomotive qui rouille dans un coin. Pourquoi dans les campagnes japonaises, les gares ne sont pas désertées ? J'imagine que dans un pays dont la population est le double pour un territoire reduit de moitié par rapport à la France, la Japan Railway a moins de mal à trouver des voyageurs pour rentabiliser les petites lignes de campagnes ? L'effet d''entraînement doit aussi entrer en jeu : le réseau ferroviaire japonais est tres developpé, donc pratique, donc on l'utilise, donc il est rentable... Et les compagnies n'ont pas à fermer de lignes.

Arrivé à destination, j'ai retrouvé mon professeur qui au cours d'une conversation à propos de la campagne, me fait remarquer que le terme que j''ai l'habitude d'utiliser depuis toujours ("inaka") est en fait péjoratif... Genre, "un trou paumé". Il vaut mieux utiliser "chiho" me dit-il, terme que je ne connaissait pas. Forcément, je ne cotoie que des Tokyoïtes et pour eux la campagne ne peut être qu'un endroit paumé ! Et les véritables campagnards que j'ai croisé ont du user de leur légendaire politesse, et de leur crainte de contrarier pour abonder dans mon sens : "en effet mon cher, la campagne est un endroit si triste" tout en pensant "Sale parigot !"

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