28 décembre 2005

La perte de controle des commentaires ?

Je dois reconnaître qu'avec mon extension Technorati pour Flock j'ai participé à la perte de contrôle sur les commentaires par les auteurs de weblogs. On va meme plus loin en permettant en quelque sorte de commenter n'importe quelle page, sans centraliser les commentaires. J'ai ete suivi par Google, qui a sorti quelques semaines apres moi son extension "blogger comments".

Imaginez la scene : je regarde une page, d'un blog ou autre (lemonde.fr par exemple). Jusqu'a maintenant on pouvait commenter si l'auteur/mainteneur de la page le voulait bien, et encore il pouvait toujours supprimer les commentaires "genants". Normal, le webmaster/bloggeur en question a bien le droit de decider ce qui apparait ou non site. Mais les bloggeurs lisant le site en question ont pris l'habitude de donner leur avis... Sur leur propre blog.

Le principe de la barre Technorati pour Flock (teaser: une nouvelle version va bientot sortir, ca va casser la baraque) c'est de faire une recherche sur les pages pointant vers la page courante pour savoir ce qu'en disent les bloggeurs. Au final, on a un systeme de commentaires completement decentralise.

Imaginez un peu que ce systeme se repande un peu... Vous pourrez lire facilement des commentaires de n'importe quelle page, sans qu'un site en particulier ne centralise ces commentaires. Pour les blogs, ca ne changera pas grand chose : la plupart proposent deja les commentaires et les auteurs suppriment rarement des commentaires. Mais imaginez maintenant que vous visitiez le site officiel de MacDonald's, et que votre browser vous presente spontanement des commentaires venant de blogs presentant le film Super Size Me.

Encore un peu plus d'egalite, de liberte de parole, un peu plus de grosses firmes en colere et quelques (futiles) proces en diffamation en vue.

22 décembre 2005

Derniers mois au Japon

Comme je l'ai dit dans le commentaire d'un post récent, si tout se passe bien dans quelques mois j'habiterai à San Francisco. Je vais déjà aller tâter le terrain en janvier, faire un peu de tourisme là-bas pour voir à quoi je dois m'attendre. Eh oui, je n'ai encore jamais mis les pieds en Amérique (que ce soit du Nord ou du Sud).

Grâce à l'attention que les américains portent à leur sécurité, j'ai eu le privilège de visiter la section consulaire de leur ambassade à Tokyo. En effet, sans passeport à lecture optique il faut un visa pour entrer aux États-Unis. J'aurais pu faire changer mon passeport. Mais ça aurait encore été insuffisant, car les États-Unis réclament maintenant un passeport avec informations biométriques (photo, empreintes digitales lisibles par une machine) et la France ne fait pas encore ce type de passeport ! Je rassure ceux qui ont un passeport à lecture optique fait avant le 25 octobre de cette année, ça passe. Bref, le seul moyen pour moi d'entrer aux États-Unis est avec un visa, coût 100$, environ 2h d'attente.

Je vais pouvoir comparer un peu la vie en France, au Japon et aux États-Unis en faisant plein de généralités et m'appuyant sur mes préjugés. Les américains mangent-ils vraiment comme des porcs ? Parlent-ils de leur salaire comme de leur dernière sortie du week-end ? Le rêve américain est-il toujours présent dans les esprits ? Les japonais sont-ils vraiment les champions de la politesse ? Et surtout, se plaindre tout le temps est-il vraiment un trait charactéristique français ?

Erwan va-t-il garder son accent franchouillard, ou va-t-il enfin parler l'américain avec l'aisance d'un John Smith ?

Vous le saurez (ou pas)... En lisant ce blog dans quelques mois.

03 décembre 2005

Nouvel Appareil Photo

Pour mes voyages à venir, j'ai fait l'acquisition d'un nouvel appareil photo numérique. Le précédent ayant rendu l'âme il y a deux ans, il ne me restait que mon téléphone pour prendre des photos.

J'ai donc acheté un Konica Minolta X1, avec un système anti-tremblement assez bon. Voici une photo de mes deux colocataires qui vont probablement partir en France pour une durée indéterminée.

Flickr Photo

22 novembre 2005

Soutenance de Thèse sur la Recherche d'Image

Lundi prochain, le 28 novembre, je soutiendrai ma thèse de doctorat à l'Université Métropolitaine de Tokyo. La soutenance aura lieu en anglais, est publique, tout le monde y est le bienvenu pour écouter les résultats de mes trois ans de travail ici.

Venez nombreux !

Ma recherche en quelques mots

Si vous avez un appareil photo numérique, j'imagine que vous mitraillez comme des dingues tout ce qui passe sous votre nez. Une fois à la maison, vous videz tous sur votre disque dur avec l'assurance de pouvoir retrouver vos photos. Le problème, c'est quand au bout d'un an ou deux vous avez accumulé plusieurs centaines (milliers ?) de photos, vous aimeriez bien pouvoir retrouver facilement les photos que vous aimez. Vous aimeriez que vos photos soient bien classées pour pouvoir parcourir votre collection aisément.

C'est dans ce sens que va ma recherche. Une organisation automatique des images, et une proposition de navigation au sein d'une collection. De plus, ma recherche se basant sur les propriétés de couleurs, le processus est 100% automatique. Bien sûr cela ne remplace pas totalement un système d'annotations manuelles ("Japon", "Noël", "Jean-Michel"...) mais cela permet de s'y retrouver un peu dans ses photos a moindre effort.

C'est où, quand, à quelle heure?

À 15H à l'Université Métropolitaine de Tokyo, faculté d'ingénieurie (工学部), grande salle de réunion du 2e étage. L'Université se trouve à Minami-Osawa (Tokyo Hachioji). Prenez la ligne Keio à Shinjuku, direction Hashimoto. C'est un peu long, mais ça en vaudra la peine ! Depuis Yokohama, c'est plus rapide par la ligne JR.

Vous pouvez en profiter pour visiter la Fête Tama à Minami-Osawa, il y a des magasins d'usines pas chers du tout. Beaucoup de gens viennent du centre de Tokyo pour se balader et faire des emplettes. En plus, entre la Place Fromage et l'Avenue du Rémi, je vous promet que les francophones ne seront pas dépaysés.


Flickr Photo

À lundi !

Carrefour de Shibuya

Ces photos datent de l'été dernier, mais je pense qu'elles valent la peine d'être publiées. Il s'agit du fameux carrefour de Shibuya, un des endroits les plus animés de Tokyo.


Quand c'est encore rouge pour les piétons (remarquez les gens qui attendent de chaque côté) :

Flickr Photo

Quand c'est vert pour les piétons:

Flickr Photo

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08 novembre 2005

Technorati Extension for Flock

July 2006: the Technorati topbar's page has moved. Go to the new home of the Conversation Topbar for Flock to download it. This page stays here for archive.

As proposed in the bug 1424, I developed a Technorati toolbar for the Flock browser. I developed an extension rather than a patch, so anyone can try it easily. As far as I know, it's the first extension developed specifically for Flock.

Install the Technorati topbar!

The idea is simple: you get a list of weblogs talking about the current page. Useful to know what other people think about the site you're reading.

Usage:
  • Display the Technorati topbar from the View->topbar menu.
  • Hover an entry to load the page summary in the topbar.
  • Click to load the page in current tab, ctrl+click or middle click to open in a new tab.
  • Click the "reload" button to get informations about the current page.

technoratibar

Alternatively: Download.

People still afraid to use Flock as their default browser (Flock is still in "developer preview" phase) may want to try the TechnoBar FireFox Extension. It is a sidebar for Mozilla Firefox.

Update: tabs :)
2005/11/10 Update: "loading", icon, update feed
2005/11/22 Update: thanks to Chris' feedback, the new version features a Technorati logo on the right. Drag'n drop a link to launch a query, and hover to see the current query's URL.
2005/11/24 Update: better layout for small resolutions.

Note: sorry, this is basically a French blog, so all the navigation links are in French. To post a comment (English welcome of course) click on the link "Ajouter un commentaire" from the post page.

Flock Compatible

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07 novembre 2005

Boulot

Mon doctorat touchant a sa fin, j'ai commencé a chercher du travail, sans trop me limiter géographiquement. Curieusement c'est au Japon que j'ai eu le moins de chance pour le moment.

Pour l'instant aucune "acceptation" définitive, mais j'ai un plan à Paris (entretien a venir), un à Amsterdam (entretien téléphonique) et un près de San Francisco (je ne sais pas quelle forme ca peut prendre, entretien par IRC ?). J'attends des réponses de boîtes japonaises.

C'est à la fois angoissant et excitant de ne pas savoir sur quel continent j'habiterai l'année prochaine. Mais pour avoir vécu une expérience au Japon, je pense que tant qu'on a quelqu'un qui nous accueille sur place (une université ou une entreprise) il n'y a pas trop de soucis a se faire. Et être près a partir travailler à l'autre bout du monde, ça donne une sacrée impression de liberté ! Alors j'en profite, car ça ne va pas durer. Il faudra bien que je me fixe un jour.

03 novembre 2005

Flock

Ceci est mon premier message posté depuis Flock, le navigateur hype basé sur Firefox.

C'est aussi l'occasion de mon premier patch pour Flock (il est quelle heure déjà ?) C'est un patch assez simple qui ajoute des tooltips aux images Flickr, affichant pour le moment le titre et la date et plus tard les tags si le patch est integré.

Flickr Photo

15 octobre 2005

Un gay hard à la télé japonaise, houuuuu !

À la télévision japonaise, il y a plusieurs travestis. Généralement le personnage est à peu près le même ; ça va du travesti artiste, chanteur au travesti plutôt comique comme Kaba-chan, mais ça reste un personnage sensible, plus féminin que les femmes.

Il y avait bien sûr Gorie, 100% comique : un "faux" travesti, en quelques sorte. Un homme dont l'identité sexuelle ne fait pas de doutes, mais qui se déguise pour rire.

Mais il n'y avait rien du niveau de Hard Gay, un comique habillé tout en cuir (short, veste, casquette) avec des lunettes noires et qui se promène en ville en balançant son bassin d'avant en arrière, les mains derrière la tête. Il prend pour cibles les passants, un peu comme le faisait Lafesse sur canal+ il y a quelques années. Il se reconnait à son cri "houuuuuuu!" avec lequel il ponctue ses phrases.

Quelques vidéos:
  • Hard Gay travaille dans un restaurant de ramen (nouilles asiatiques). Comme il y a peu de clients, il va faire de la pub dans la rue. Les gens ont plutôt tendance à fuire qu'autre chose.
  • Hard Gay console un enfant qui pleure, en lui expliquant que Hard Gay est un héros au même titre que Ultraman et Anpanman. La maman a de l'humour et n'a pas l'air choquée de voir Hard Gay donner des coups de bassin en face de son enfant ! Ça doit être la présence de l'équipe télé.
Et le meilleur pour la fin :

12 octobre 2005

Je suis un graphiste

Je suis un graphiste... Depuis aujourd'hui ! En effet, je n'ai jamais été très fort en infographie. Mon truc c'est plutôt le developpement. Mais ayant vu deux vidéos dans le billet concernant Tango sur le blog du talentueux Jimmac, je me suis essayé à la création d'icônes.

J'ai donc fait des icônes pour les baladeurs iRiver, vu que j'ai un iRiver H340 et que je suis jaloux des possesseurs d'iPod. En effet, quand on branche un iPod sous Gnome ont a un joli icône.

Voilà ce que ça donne, mes petits icônes bricolés avec Inkscape:



Les icônes sont téléchargeables sur gnome-look.org.

10 octobre 2005

Nouvelles de Moji

Moji 0.8 (dictionnaire de japonais pour Firefox) va être un bon cru ! vous pouvez essayer la dernière béta, ou la version CVS pour les plus courageux. Gerald, mon co-développeur, a fait du super boulot.

Au programme : une gestion simplifiée des dictionnaires, la recherche multiple, le support de Firefox 1.5 et Thunderbird 1.5. Et toujours plus de dictionnaires ! On a maintenant les dictionnaires de noms japonais et d'endroits japonais. Pratique quand on ne connait pas toutes les prononciations des kanjis. Nos amis Coréens du Japon seront contents aussi, puisqu'un dictionnaire Japonais-Coréen est maintenant disponible.

Je rappelle que c'est une béta, qui ne marche pas forcément très bien. Mais nous serions très contents d'avoir du retour d'expérience, sur le bugzilla ou sur le forum.

http://moji.mozdev.org

21 septembre 2005

Le Bout du Tunnel


Ceux qui me connaissent savent que je prépare une thèse de doctorat. Étudiant en thèse, c'est quelque chose de très différent d'un étudiant « classique », et très différent d'un salarié.

Contrairement à un étudiant, on n'a pas des cours, des examens et des projets pour accumuler des notes et des modules. Si c'était le cas, il suffirait de suivre les rails et on serait tous docteurs au bout de trois ans. Contrairement à un salarié, on est payé par des gens qu'on ne voit jamais (dans mon cas l'état japonais), et qui se fichent pas mal de savoir si on avance ou pas dans notre travail. Si on avait juste un employeur, il suffirait de faire ce qu'on nous demande, sans avoir en point de mire l'épreuve du feu de fin de thèse.

En bref, on travaille pour soi mais payé quand même, avec un but à très long terme. Si on se repose un peu, on ne s'en rend pas forcément compte parce qu'il n'y a ni examens ni employeur. On peut passer des mois à ne rien faire sans que ça ne dérange personne, et sans que le salaire ne s'arrête de tomber (chut, c'est un secret. Bon la bourse a une durée limitée quand même.) Sauf qu'on avance pas, et à un rythme comme ça on peut passer plus de 5 ans sur une thèse a faire du sur-place. C'est très mauvais pour le moral, pour les finances et pour la carrière.

C'est très difficile, plus difficile que je ne le pensais avant de commencer cette aventure. Il faut gérer un projet de 3 voire 4 ans, avec un but assez flou (« trouver de bonnes idées, en faire des articles qui seront acceptés dans des revues et écrire une thèse de plus de 100 pages »). Le risque est grand de se laisser aller à faire autre chose, à s'attarder sur des détails plutôt que d'avancer sur des choses publiables, à s'acharner sur des idées qui ne mènent nulle part... Même si le directeur de thèse est là pour aider, ça reste une traversée de l'atlantique en solitaire.

Mais heureusement, ma thèse touche (enfin) à sa fin. Grâce à un article dans un journal japonais accepté début août, j'ai le nombre d'articles de journaux requis. Ma thèse est prête. Il ne reste plus qu'à soumettre cela en France et au Japon, et faire une soutenance de 40 minutes dans chacune des universités. Quand j'ai vu cet après-midi mon collègue en début de thèse essayer de trouver son sujet, de défendre des idées encore bien maigres, je me suis dit que j'avais parcouru un sacré chemin. Et je suis bien content que cette partie-là soit derrière plutôt que devant.

Ah, si ma thèse avait été aussi simple que celle du petit Nicolas !

20 septembre 2005

Un des bébés de Koizumi dérape

Il s'appelle Taïzo Sugimura, et c'est l'un de ceux que l'on nomme « les enfants de Koizumi », ces candidats de dernière minute trouvés par le Premier Ministre japonais pour contrer les rebelles de son propre parti, le Jiminto. Comme beaucoup il a obtenu son siège de depute grâce a l'investiture du parti majoritaire, mais a encore beaucoup à apprendre en politique !

Le député Sugimura est né à Hokkaido, en 1979 (plus jeune que moi !), et est diplomé de la faculté de sport de l'Université de Tsukuba. C'est peut-être pour ca qu'on le voit tenir une raquette de tennis sur son blog. Je disais donc que ce jeune deputé avait encore beaucoup a apprendre, en particulier il doit apprendre à fermer sa gueule.

Il y a quelques jours, il était très bavard devant les caméras de télévision. Il a même invité une équipe dans son appartement d'une pièce pour discuter. T-Shirt, short et tennis degueulasses, il avait plus la dégaine de l'étudiant de base que du deputé fraichement élu. Son langage aussi était très decontracté. Brusquement, son téléphone mobile sonne. il répond : c'était le parlement, pour lui dire qu'il avait une BMW avec chauffeur à disposition. Il s'effondre dans son lit. « Oh, une BM, trop fort ! Mon rêve ! Oh c'est génial... » Dans le registre des transports toujours : « Visiblement les députés ont tous les transports gratuits sur JR [Japan Railways]. En première en plus, sans dec' ! »


M. le Député
M. le député invite des journalistes à son domicile.

.................

C'était trois jours après son élection. À partir du 15, il n'a plus rien dit aux journalistes. Ceux-ci l'attendaient pourtant à la sortie du parlement pour attraper quelques perles, mais le pauvre Sugimura tirait une tête terrible, genre l'écolier qui vient de se prendre une grosse fessée. Et lui qui était si bavard ne disait plus un mot. Un journaliste a finalement réussi à lui faire decrocher deux mots (si on peut appeller ca des mots), et à percer le mystère de son silence :

Journaliste - On vous a dit de pas parler ?
Sugimura - Hmm.
Journaliste - C'est M. Takebe ? [le no2 du parti après Koizumi]
Sugimura - Hmm.


M. le député a reçu une fessée
M. le député a reçu la fessée, et sort du parlement sans rien dire.


Et voila ! C'est le métier qui rentre !

PS : Des détails sur le jeune député (en japonais), avec plus de photos « avant » et « après ».

Mise a jour : Au Japon, il y a des sieges au suffrage direct (on vote pour une personne) et a la proportionnelle (on vote pour une liste). Chaque japonais a donc mis deux bulletins dans les urnes, un pour un candidat et un pour une liste. Sugimura a ete elu a la proportionnelle. En fait, le Jiminto a fait "du remplissage" sur ses listes, et a mis des noms sans penser que ces gens pourraient etre elus. L'ampleur de la victoire du Jiminto ayant ete inattendue, des candidats tels que Sugimura ont ete elus alors qu'ils etaient loin dans la liste. Sugimura etait en 35e position dans une petite circonscription de Tokyo.

15 septembre 2005

En vrac

Apres plus de deux ans de bons et loyaux services, j'ai decide de changer de distribution Linux. Je suis passe de Gentoo a Ubuntu. Gentoo etait tres bien, mais j'en avais assez de configurer a la main. Ubuntu, ca marche tout seul (ou presque). Un copain francais de Tokyo me dira encore que je suis une vraie girouette. Il n'a pas tout-a-fait tort, mais pour ma defense quand je suis passe a Gentoo j'avais beaucoup de temps. Maintenant je fais plus de choses, autant professionnellement que personnellement et j'ai moins le temps de me faire ma config aux petits oignons !

Tous les ans, en automne, le tsukimi (月見) burger fait son apparition au MacDonald's japonais. Je ne suis pas fan du McDo (quitte a manger un hamburger je prefere le Beckers ou le Freshness), mais le tsukimi ca vaut le detour : un oeuf sur le plat, du bacon. Une variante avec du fromage. Delicieux.

Vu qu'elle est sortie il y a une semaine, j'ai pu essayer la Game Boy Micro dans un magasin. C'est un petit bijou. Pour une fois la sortie francaise sera rapide par rapport a la sortie japonais. Par contre, si on en croit le site francais, il n'y aura pas de version Famicom !?

11 septembre 2005

Résultats des Élections

Le Jiminto écrase ses adversaire et récupère les deux tiers des sièges. Le Minshuto régresse et son leader Oakada démissionne. Horiemon perd face à Kamei. Lisez mes billets précédents (la dissolution et la suite).

C'est donc une grande victoire pour Koizumi, mais sa majorite n'est finalement pas si forte qu'on pourrait croire. D'une part le Premier Ministre n'est pas a l'abri de nouvelles trahisons dans son camp, d'autre part pour degommer les opposants a sa reforme (dans son propre parti) il a envoye des candidats qui n'etaient pas forcement politiciens. Beaucoup d'entre eux ont ete elus, il y a donc des deputes sans aucune formation ni experience de la politique.

Il ne l'avait pas dit avant les elections, mais il espere etre a nouveau Premier Ministre pour un an environ. Le sujet est largement couvert par la presse francaise, donc lisez-la pour plus de details !

08 septembre 2005

Wacko Wiki

Dans une association dont je fais partie, on fonctionnait principalement avec une liste de diffusion pour le bureau. On discutait par email, et quand il fallait rédiger un texte commun chacun faisait des copier/coller depuis la dernière version qu'il avait vue, et renvoyait à tous. Au final on avait des « éditions concurrentes » (Monsieur A et Monsieur B écrivent chacun une version 1.a et 1.b à partir d'une même version 1) et on avait du mal à voir où on allait. Pire, nos documents de travail n'étaient pas centralisés. Chacun avait une copie chez lui, sur sa machine, a condition d'être bien organisé.

J'ai donc installé ce qu'on appelle chez les geeks un Wiki, où chez les cadres dynamiques une plate-forme collaborative. Notez que contrairement au Wiki standard, comme l'encyclopédie Wikipedia, les visiteurs anonymes ne peuvent pas modifier de page. En fait, ils ne peuvent pas les lire non plus.

À dire vrai le principe du wiki n'est pas du tout nouveau pour moi, puisque je connais Wikipedia depuis quelques années déjà, et que les projets informatiques « logiciels libres » utilisent beaucoup les wikis. Par contre, je cherchais cette fois-ci un wiki qui soit sécurisé, et qui permette de gérer facilement les droits d'accès en lecture et écriture.

Wikimedia était trop complexe, phpWiki vraiment trop buggué, et beaucoup de projets à priori intéressants comme Wikini se contentaient de dire « pour gérer l'accès, utilisez les fonctions d'Apache ». Cela ne m'allait pas du tout, parce que je voulais pouvoir gérer assez finement les droits, avoir des groupes d'utilisateurs et pouvoir changer les droits d'une page en ligne. Pour finir, notre hébergeur n'accepte que le PHP et le Perl, ça élimine donc tous les projets basés sur Python, Ruby, ou autre.

Dans le froid sibérien d'un site russe, j'ai trouvé la perle rare : Wacko Wiki. Bon, en fait ce n'est pas vrai, je ne l'ai pas trouvé sur un site russe... Mais le projet vient bien de là-bas, vous vous en rendrez vite compte sur la page de garde.

Et maintenant...

Maintenant, on a un espace privé, fermé, rien que pour nous sur notre site web. Une collègue a commencé à mettre les comptes rendus plus anciens, et pour les projets en cours on a basculé dessus. Du coup, on a nos documents en ligne. Ils sont modifiables en un clic, et on a l'historique des modifications pour voir qui a modifié quoi. J'ai crée des groupes d'utilisateurs et defini qui pouvait lire quoi, qui pouvait modifier quoi... Et ça marche du feu de dieu.

** PUB ** : Wacko Wiki c'est tout petit (l'archive compressée fait 290ko), ça s'installe tout seul (on copie les fichiers dans le repertoire, on visite le site et on est guidé pour l'installation) et ça fait tout ce que je veux. Si certains d'entre vous pensent à mettre un Wiki pour l'intranet d'une entreprise ou pour une association、ワコウ・ウィキがおすすめです。

05 septembre 2005

Japanese Language Proficiency Test

Le JLPT (日本語能力試験) est un test de japonais organisé par le gouvernement japonais à travers l'AIEJ (Association of International Education Japan). Cela permet d'avoir une preuve de son niveau pour entrer dans une université ou chercher un travail.

Il y a quatre niveaux : le 4 est le plus facile, le 1 est le plus dur. J'ai passé le niveau 3 en 2002, un an après être arrivé au Japon. Le niveau 2 l'année suivante, en 2003. 2004 fut l'année ou, ayant le niveau 2 en poche mais ne me sentant pas prêt pour le niveau 1, je suis resté chez moi lire des mangas plutôt que de partir à l'abattoir.

2005 est l'année ou je pars fièrement à l'abattoir.

N'ayant pas franchement travaillé ma grammaire depuis mon dernier passage, mon niveau de kanji se maintenant sans vraiment progresser, je peux quand même me satisfaire d'une aisance à l'oral encore meilleure. Je suis maintenant capable de parler le langage Yankee, le Yakuza et même de lire les caractères "gal". Je ne sais pas si ça va me servir à l'examen, on va voir.

Mieux vaut tard que jamais, j'ai envoyé lundi (date limite) mon inscription au JLPT pour le niveau 1.

Caractères "gal"

On appelle "gal" (ça vient de "girl") les filles un peu délurées qu'on trouve principalement à Shibuya ou Harajuku. Il y a quelque temps elles se sont fait leur propre langue, ou plutôt leur propre façon d'écrire. C'est un peu comme le langage des hacker : EyE Am a h4x0r el33t ! mais en japonais.

Un exemple :
ふるレヽけゃヵヽわず├びこ£′みずσお├

Allez, le premier qui arrive a lire ça et à l'écrire en hiragana correct en commentaire aura... Toute mon admiration !

À voir : le convertisseur Japonais -> Gal
Mise à jour : le "a-i-u-e-o" des gal

29 août 2005

Maîtriser le Sudoku

Depuis quelque temps, je suis accro à un jeu de logique : le sudoku. Je sais, pour quelqu'un qui habite au Japon c'est pas très glorieux de découvrir ça une fois que ça s'est bien répandu dans le monde entier. Mais je rattrape mon retard !

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une grille de régions de 3×3 formant une grille 9×9. Il s'agit de placer dans chaque région, chaque ligne et chaque colonne les chiffres de 1 à 9, une seule fois chacun. Pour plus de détails, regardez le lien au-dessus. Si vous voulez vous amuser un peu, essayez un générateur de grilles. Je vous conseille d'imprimer la page, c'est bien plus agréable.

Après avoir resolu plusieurs dizaines de lignes, le processus de résolution devient assez répétitif (mais on ne s'en lasse pas). Les règles de résolution logique que j'utilise se comptent sur les doigts d'une main, et je ne pense pas qu'il y en aie d'autres - a part dérouler l'arbre des possibilités. J'ai donc décidé de programmer un générateur de grilles. Il y en a bien sûr déjà beaucoup sur le web, mais c'était pour comprendre un peu le fonctionnement.

Il y a une façon simple de créer des grilles, en utilisant un solveur logiciel. On part d'une grille blanche, puis on ajoute récursivement des chiffres aléatoirement. À chaque insertion, le solveur vérifie qu'il y a une unique solution. S'il n'y a pas de solution, il fautrevenir en arrière. S'il y en a plusieurs, il faut continuer à ajouter des chiffres. Ça donne une grille assez mauvaise (c'est-à-dire pas très intéressante à résoudre) mais ce sera un début. Plus tard il faudra implémenter un algorithme plus proche de la création à la main, mais c'est un challenge ; les programmes actuels ne produisent pas de résultat aussi bon que ce qui est fait à la main.
J'ai donc commencé à écrire mon solveur. Afin de s'assurer que les grilles sont solvables par des règles logiques, j'ai implémenté un solveur se basant sur des règles logiques, comme un humain. Bien sûr dérouler l'arbre des possibilités est plus facile, mais je préfère reporter ça au plus tard pour éviter au joueur humain d'y avoir recours lui aussi.

Pour le moment, j'ai juste implémenté deux règles :
  • Élimination : pour une case donnée, on regarde les « voisins » (même ligne, même colonne ou même région). S'il ne reste qu'une possibilité, la valeur de lacase est déterminée.
  • Remplissage : pour une région (ou ligne, ou colonne) donnée, on regarde les chiffres manquants. S'il n'y a qu'une case dans laquelle un nombre donné ne peut entrer, alors la valeur de la case est déterminée.
Maintenant je suis un peu embêté. Les autres règles que j'applique sont plus compliqués à mettre sous forme d'algorithme, car elle se basent sur des déductions intermédiaires genre « Il y a un trois dans l'une de ces deux cases ». Je crois qu'au moins dans un premier temps je vais quand même dérouler l'arbre des possibilités, mais me limiter à un ou deux niveaux pour que ça reste humainement possible. J'essayerai ensuite de résoudre les grilles ainsi générées.

En attendant le générateur, je vous livre le sudoku qui m'a donné le plus de mal jusqu'ici. Il est issu d'un livre japonais qui s'appelle tout simplement Sudoku 3, aux éditions Nikoli. L'auteur est Kunpei Aizawa (désolé pour le piratage, je ne le referai plus).

J'y ai passé largement plus d'une heure. Imprimez-le, essayez de le faire et donnez vos temps en commentaire !



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26 août 2005

L'An 01

Récement, j'ai lu une bande dessinée soixante-huitarde très interessante : L'An 01. Sérieusement, ça vaut la peine d'être lu. En résumé, l'auteur dénonce la folie du monde moderne, le travail à la chaîne, le besoin de possession, et propose comme solution de « tout arrêter ».

Gébé, l'auteur, est mort l'année dernière. Je ne sais pas ce qu'il pensait des années 2000, elles sont en tout cas bien éloignées de l'anarchie utopiste de l'an 01 qu'il décrit : pas de police, pas de justice, les hommes et les femmes travaillent 5% du temps pour cultiver la terre pendant que les autres jouent et étudient... Aujourd'hui, le capitalisme devient de plus en plus sauvage, la publicité de plus en plus présente et le mot d'ordre « consommez » est plus présent que jamais. Personne ne se balade tout nu sous sa « pelure ». (Sauf au Japon. Mais je ne sais pas s'ils sont tout nus dessous ou pas.)

Mais la liberté est là, si vous savez la prendre. Pas besoin de faire la révolution tous ensemble, de forcer les autres à suivre votre voie. Si vous ne voulez pas vivre dans une tour et vous entasser dans le métro tous les jours, vous pouvez allez vous installer au fin fond de la campagne, à cultiver la terre pour vous nourrir et vous éclairer à la bougie. Si vous préférez fabriquer vos propres langues de chat plutôt que de les acheter à Belin, faites le.

Si, comme les groupes d'avant l'an 01 vous voulez travailler peu pour gagner moins vous pouvez vous inscrire à une agence d'intérimaire (au Japon il y a même un nom pour ça, « freeter »). Si vous avez fait un minimum d'études et que votre métier ne vous plait pas, il est toujours temps de changer. Et si vous souhaitez que la consommation baisse, contentez-vous de baisser la votre.

Fabriquez votre propre bonheur avec les personnes que vous aimez. N'essayez pas de changer le monde, mais laissez pas le monde vous changer.

25 août 2005

Google et la Messagerie Instantanée

D'habite, j'évite de relayer les infos « trop populaires », d'ajouter ma voix au cafarnaüm pour au final n'apporter aucune information supplémentaire. Mais cette fois, je ne peux pas m'empêcher de parler de Google Talk, le service de messagerie instantanée et de téléphonie IP par Google.

Un petit résumé de ma vision des choses :

À première vue, l'interface est propre et belle mais rien de bien nouveau. « Juste » un clone de Skype, qui ne fonctionne que sous Windows.

Le point positif, c'est que c'est basé sur un protocole ouvert (Jabber, XMPP). Ça peut vous paraître du charabia, mais concrètement ça veut dire qu'on pourra communiquer avec d'autres services. Vous imaginez un monde où les utilisateurs d'hotmail ne peuvent pas envoyer d'email aux utilisateurs de Yahoo ? C'est comme ça que ça se passe avec les messageries propriétaires (MSN Messenger, AIM, Y!Messenger), et c'est une volonté délibérée des boîtes qui sont derrière. Ça veut dire aussi qu'on peut déjà utiliser le logiciel qu'on aime pour se connecter à Google Talk (psi, gossip, gajim...)
Le petit bémol, c'est que pour le moment le serveur de Google ne communique avec aucun autre. L'interopérabilité est donc encore théorique, d'autant plus que de l'aveu de l'un des développeurs le code de communication serveur-serveur n'est pas encore implémenté. Visiblement, Google cherche à limiter le spam et instorer un « réseau de confiance » entre serveurs XMPP ayant des règles de sécurité strictes pour éviter le spam. La plupart des serveurs Jabber publiques permettent de créer un compte automatiquement.

La conclusion, c'est que vous pouvez essayer Google Talk, mais ne vous attendez pas à un miracle. C'est simple, ça marche... Mais c'est tout. Dans la pratique ça n'apporte rien par rapport aux concurrents. Par contre, attendez de voir les réactions dans les mois qui suivent. Si les solutions interopérables avec Google Talk se multiplient, les utilisateurs de MSN pourraient bien se trouver isolés face à la fédération de serveurs ouverts qui va apparaître.

PS : je ne suis pas toujours en ligne (pas souvent) mais ceux qui me connaissent connaissent aussi mon adresse gmail et peuvent essayer de me joindre.

17 août 2005

Cours de maths dans le train

Ce midi, j'étais assis dans le train entouré par quatre collégiennes. Elles regardaient un problème de mathématiques affiché en hauteur, dans le train. En effet, dans les trains japonais il y a souvent parmi les publicités des problèmes affichés. Ils sont là en guise de publicité pour des journaux, des écoles... Le niveau varie entre maternelle (oui, il y a des examens d'entrée en maternelle) et le collège, voire le lycée.

Comme je les entendait discuter du problème (« Ouh là, c'est difficile... Je ne vois pas du tout... Et toi ? Pourtant c'est écrit que c'est de notre niveau. ») j'ai levé la tête. Le problème ressemblait grosso-modo à ça :

Avec trois bouts de bois de longueurs différentes, on peut former un triangle comme ceci :


Yukiko, Reiko, Yuko et Tokiko ont chacune préparé des bouts de bois en cassant des baguettes.
  • Yukiko : 10 cm, 5 cm et 3 cm
  • Reiko : 9 cm, 6 cm et 4 cm
  • Yuko : 11 cm, 7 cm et 5 cm
  • Tokiko : 10 cm, 6 cm et 5 cm
L'une d'entre elle ne peut pas réussir à faire de triangle. Laquelle ?


Face à ce problème, les collégiennes étaient bien perplexes. Elles s'accordaient à dire que c'était Reiko qui n'arriverait pas à former son triangle, mais sans vraiment savoir pourquoi.

Je me suis dit que je n'allais pas laisser les pauvres collégiennes dans leur ignorance. J'entrepris donc de leur expliquer simplement l'inégalité triangulaire, qu'on apprend (en France du moins, si ma mémoire est bonne) dans la première année de collège. « Dans un triangle, la somme des longueurs deux côtés les plus courts est toujours supérieure au côté le plus long. Sinon, ça ne marche pas. Donc c'est Yukiko qui ne peut pas former son triangle », disais-je en mimant le triangle-qui-marche-pas avec mes mains.

Elles m'ont regardé comme un paysan qui aurait vu son cheval se mettre à parler. Puis, elles ont éclaté de rire. Le hasard voulant qu'elles soient arrivées à leur gare juste à ce moment-là, elles sont sorties du train en courant, riant très fort et criant « Sugoi ! sugoi ! sugoi !(*) »

Bon, je sais bien qu'à Tokyo ce n'est pas courant d'adresser la parole aux inconnus, et je veux bien croire que malgré le nombre croissant de gaijins à Tokyo elles n'en aient pas vus beaucoup. Mais ce n'est pas une raison pour se barrer en courant sans dire merci.


(*) « C'est énorme ! »

La revolution n'aura pas lieu

Je parlais récement de politique japonaise, de dissolution. Parmi les rebelles du Jiminto la plupart jouent profil bas, en se presentant aux prochaines élections comme candidats indépendants pour probablement essayer de retrouver les faveurs du grand parti après la tempête.

KokuminshutoUn nouveau parti a bien été créé, il s'agit du Kokuminshinto ("Le Nouveau Parti Populaire") par les leaders rebelles Watanuki et Kamei. Au total, ils sont... Cinq. 5 hommes politiques qui quittent le parti, c'est quelque chose de courant ; on est loin d'une dissolution du Jiminto.

Reste à savoir quel sera l'issue de l'élection du 11 septembre. Il y a plusieurs possibilités : victoire du Jiminto, victoire du Minshuto, le principal parti d'opposition. On assistera peut-être à de nouvelles alliances, par exemple le Kokuminshinto avec le Minshuto.

Le Kokuminshinto est fait de vieux politiciens qui ont été incapables d'expliquer clairement pourquoi ils s'opposaient à leur parti (le coup du « je m'inquiète pour les petits villages de montagnes » n'a pas marché auprès de l'opinion publique) donc ils risquent fort de ne pas ramasser beaucoup de sièges.

Katsuya OkadaLe Minshuto bénéficie d'une popularité croissante, mais son leader actuel, Katsuya Okada, a le charisme de François Hollande avec le côté « trop sérieux » de Lionel Jospin. À un sondage récent, moins de 10 pourcent des japonais souhaitait le voir Premier Ministre à l'issue des élections. Surtout, le Minshuto a tardé avant de faire une contre-proposition pour la réforme de la poste : ils l'ont faite une fois que la dissolution a été annoncée. Je pense que le Minshuto prendra le pouvoir un jour, mais ce ne sera pas forcément pour cette fois.

Le Jiminto est le defender de la course, et la fuite de quelques membres vers le Kokuminshinto ne devrait pas trop l'affecter. Suite à l'annonce du nouveau parti, le Premier Ministre Koizumi a déclaré : « Je suis très content de la formation de ce nouveau parti. S'ils ne sont pas d'accord avec la ligne du Jiminto, il est normal qu'ils s'en aillent. » À noter quand même que Koizumi a beaucoup de travail ces temps-ci. Il fait un recrutement très actif pour presenter un candidat contre chacun des 30 « rebelles » au projet de loi de réforme de la Poste Japonaise. Ses recrues sont diverses, parfois insolites. Parmi elles, il y a le fameux Horiemon qui fera face à Kamei - un leader du Kokuminshinto - à Hiroshima.

Takafumi Horie, dit Horiemon, est un homme d'affaire à l'esprit « start-up ». C'est le pdg de livedoor, un portail internet. Il est connu pour sa tenue vestimentaire décontractée, ses annonces fracassantes (« J'achète Fuji TV ! ») et ses coups de pieds dans la fourmillière de l'industrie japonaise. En deux mots, c'est une grande gueule. On se demande bien se que ça peut donner comme homme politique.

Mise à jour : Finalement, Koizumi a demandé à Horiemon de quitter le monde des affaires pour la politique. Pour lui pas question, il tient à garder la tête de Livedoor. Il ne sera donc pas candidat Jiminto. Par contre, il se présente quand même ! C'est bien du Horiemon, ça. il n'y aura probablement pas de candidat du Jiminto à Hiroshima. Un point positif pour Kamei.

10 août 2005

Hiroshima

Fin juillet, j'ai visité Hiroshima. Le hasard fit que ce soit quelques jours avant la célébration des 60 ans de la bombe qui a détruit la ville. J'ai bien sûr visité le musée de la bombe atomique, proche du lieu ou la bombe est tombée sur la ville.

La première partie est informative, sur Hiroshima avant la bombe, sur les dégats causés aux bâtiments et sur l'arme atomique en général. On ne se sent d'ailleurs pas très fier d'être français, car après les États-Unis, la Russie et la Chine, c'est la France qui dispose du plus grand nombre de têtes nucléaires au monde. On apprend pourquoi les États-Unis ont utilisé l'arme atomique contre le Japon alors que l'issue de la guerre était connue, et pourquoi ils ont choisi Hiroshima comme cible. La deuxième partie porte sur les conséquences de la bombe sur les êtres humains, et la visite est une expérience terrifiante que personne n'aimerait faire deux fois.

Il ne faut pas oublier l'horreur de la bombe atomique ; ceci dit, il faut garder à l'esprit que Hiroshima a été reconstruite très rapidement. C'est aujourd'hui une jolie ville portuaire où l'on circule en tramway, qui a l'air bien agréable à vivre. On peut prendre le bac vers la petite île de Miyajima où se trouve un temple au dessus de la mer, et une montagne peuplée de singes et de cerfs en liberté mais pas peureux. On peut aussi y manger les délicieux Momiji Manju, de petits gâteaux en forme de feuille d'érable.

Je sais que ce ne sera pas facile si vous n'y êtes jamais allé, mais la prochaine fois qu'un japonais vous dit qu'il est originaire de Hiroshima... Pensez à une jolie petite ville portuaire entourée de montagne, avant d'imaginer un champignon atomique.

08 août 2005

Politique : Koizumi a dissout

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas écrit ici, j'ai en effet été assez occupe ces derniers temps. J'ai en particulier visité Hiroshima et Kyoto, j'aurais à ce propos quelques anecdotes à raconter.

Une fois n'est pas coutume, je vais parler de politique. En effet, ce 8 août marque peut-être un tournant dans l'histoire de la politique japonaise.

Junichiro KoizumiLorsque que l'actuel premier ministre, M. Koizumi - dont la crinière n'a rien à envier à celle de M. de Villepin -, a pris ses fonctions il y a à peu près quatre ans, il était l'homme des réformes. Il avait en particulier l'intention de privatiser la poste japonaise, qui grâce à l'épargne des japonais est l'établissement bancaire que dispose de la plus grosse somme d'argent au monde. Cependant, au cours de son mandat les réformes se faisaient attendre et le premier ministre faisait plus parler de lui par ses visites controversées au sanctuaire de Yasukuni que par ses réformes effectives... Jusqu'à maintenant.

Depuis quelques mois, le premier ministre prepare sa reforme de la poste pour que au moins la partie bancaire soit privatisée. Son projet de loi étant passé de justesse a l'Assemblée, il a été soumis au vote du Sénat. Après de nombreuses polémiques au sein de la classe politique, le texte a été rejeté à cause de dissidents au sein du parti de la majorité (le Jiminto). En réponse à ce vote, et conformément a ce qu'il avait dit, le Premier Ministre a annoncé dans la journée la dissolution de la Chambre des députés.

Voici ce que disent les journaux français, soucieux d'être concis pour un sujet si loin des préoccupations de leurs lecteurs. En réalité, cette décision n'est pas aussi stupide que la dissolution de Chirac en 1997 et est une grande preuve de courage de la part de l'actuel Premier Ministre. C'est presque un sacrifice conscient de sa carrière pour que les changements nécessaires aient lieu au Japon.

Politique du Japon

Avant de continuer, un petit tour d'horizon de la politique japonaise s'impose. Il y a trois partis importants au Japon :
  • Le Parti Libéral-Démocrate (Jiminto) a toujours été le parti dominant. Pour cette raison, il inclut differents mouvements, qui ne sont pas toujours forcément d'accord les uns avec les autres. Sa taille fait qu'il n'y aie pas forcément de direction politique bien claire :la plupart des politiciens y entrent puis essaye de le faire aller dans la direction qu'il préconise.
  • Le Komeito est la branche politique de la secte Soka-Gakkai. C'est un petit parti, mais le Jiminto a depuis peu besoin de son alliance pour conserver la majorité absolue.
  • Le Parti Social-Démocrate (Minshuto) est un parti de gauche, le principal parti d'opposition. Son influence est grandissante, mais il reste minoritaire face à l'alliance Jiminto-Komeito.
Koizumi est du Jiminto. Avant de devenir Premier Ministre, ainsi que quand il a pris ses fonctions, il a toujours affirmé vouloir privatiser la poste. Ayant la majorité avec lui, son projet de réforme aurait du passer comme une lettre à la poste (c'est le cas de le dire), n'est-ce pas ? Ce n'est pourtant pas ce qui s'est passé. Plusieurs cadres du Jiminto, en particulier le sénateur Kameï, ont appelé à voter contre le projet de réforme. Au final, 22 sénateurs du Jiminto ont voté contre, et le projet de loi a été rejeté. L'argument : si la poste est privatisée, les petits villages de campagne n'auront plus de bureau de poste. C'est louable.

À travers le miroir

Shizuka KameïImaginez le tableau : des politiciens d'un parti de droite, parmi les plus puissants (imaginez Francis Mer, ou Nicolas Sarkozy), se battent corps et âme contre la privatisation d'une instance publique pour protéger les petits villages. Pour cela, il vont jusqu'à s'opposer à la direction de leur parti, même si certains d'entre y étaient promis à un brillant avenir (premier ministre). Je vous assure que c'est très amusant de les voire se prêter à un tel exercice.

En fait, l'envers du tableau est bien différent. Je vous avait dit que la poste japonaise était l'institution bancaire qui disposait du plus de liquidités au monde. Cette instution bancaire appartenant à l'État, celui-ci ne se gêne pas pour se fournir des prêts en utilisant l'épargne des japonais. Cet argent sert à diverses choses, comme par exemple construire des autoroutes inutilisées au fin fond de la campagne, avec un pot de vin à la clef. Au final, l'État japonais est surendetté.

Koizumi veut mettre fin à ce système, l'État ne doit plus se servir littéralement dans les comptes de la poste. Pour cela, la seule solution est de se séparer de la poste. La privatiser pour mieux la protéger des politiciens peu scrupuleux. Forcément, ceux qui avaient l'habitude de profiter du système veulent défendre ce qu'on appellerait en France leurs "acquis sociaux". Et pour cela, le seul argument valable... C'est la protection des campagnes.

C'est pour cela que Koizumi a prononcé la dissolution. Pour que les politiciens vérreux ne soient pas réélus et que la réforme puisse passer. Il a ajouté autre chose : les dissidents ne pourront pas utiliser le nom du parti lors des élections, et Koizumi présentera un candidat du parti contre eux.

Dissolution du Jiminto ?

Cette décision est risquée. D'une part, le peuple japonais n'etait à priori pas pour une privatisation de la poste. Le fait que la poste soit publique est pour eux un gage du sécurité pour leur épargne. On ne sait pas si "japonais moyen" va bien comprendre le problème de magouilles qui se pose tant que la poste est publique. D'autre part, le Jiminto va être affaibli à coup sûr. Il se pourrait que le Minshuto prenne la majorité des sièges. Pour finir, le gouvernement Koizumi est dissout avec l'Assemblée et Koizumi est loin d'être sûr de garder sa place.

Une autre question se pose, c'est celle de la scission du Jiminto en plusieurs partis. Curieusement, les cadres "dissidents" ont affirmé leur amour pour le Jiminto et leur voeux que celui-ci reste ce qu'il est. À mon avis, une scission pourrait au contraire permettre de sortir les débats du Jiminto (une politique mono-partite n'a jamais été très démocratique) afin de les remmettre entre les mains des japonais.

Nos amis japonais voteront donc le 11 septembre prochain ! Alors, quatre ans apres le World Trade Center, est-ce qu'on va assister à l'explosion du Jiminto ?

16 juillet 2005

Google Map et Google local

Juste un mot rapide pour signaler que Google Map marche maintenant pour tout le Japon, avec la recherche locale.
Voila ! Ca va donner un grand coup de pied dans la fourmiliere des sites de plan et cartes (tres utiles et tres utilises vu la complexite des adresses japonaises) et des sites de "gourmet", les annuaires de restaurants.

Jusqu'ici les annuaires de restaurant avant une approche tres conservatrice, une recherche dans une bonne vieille base de donnees avec tout un tas de criteres (la gare la plus proche, le type de cuisine, le prix...) Je me demande si Google va percer dans ce domaine, car ils apportent un outil vraiment puissant mais qui va demander pas mal de changements d'habitude.

D'un autre cote, ils ne se mettent pas completement en concurrence avec ces annuaires de restaurant puisqu'ils n'ont que les coordonnees des restaurants, et fournissent des liens vers ces fameux sites pour les informations detaillees. Ca ne m'etonnerai pas que les adresses et les numeros de telephones soient justement extraits de ces bases de donnees.

12 juillet 2005

Moji : nouvelle version

J'en parlais il y a quelques jours, c'est fait : un dictionnaire Chinois->Anglais a été ajouté à Moji.

Pour ceux qui ne connaissent pas Moji, je précise qu'il s'agit d'une extension au navigateur web Firefox intégrant un dictionnaire de mots et de kanji, jusqu'ici spécialisé dans le japonais. Allez voir le site web, il y a quelques screenshots sympas. Si vous aimez Moji, faites-le savoir en lui mettant 5 étoiles sur le site addons de Mozilla. Oui, j'ai oublié de vous dire : Moji est développé par quelqu'un que vous connaissez bien...

Notez aussi que cette nouvelle version supporte aussi la recherche par le bouton droit de la souris (directement dans la page) ce qui est bien pratique. On doit cette fonctionnalité à mon collègue Gerald Vogt, qui a fait du très bon boulot sur des choses moins visibles mais plus importantes : la gestion des dictionnaires. Grâce à lui, c'est devenu plus facile pour l'utilisateur, et certains bugs sont devenus caduques.

Voici une petite revue des sites qui parlent de Moji. Je ne met pas les blogs, les forums ou les listes de liens concernant le japonais ; mais je retiens deux liens intéressants :
  • Akagi-san d'Allabout nous fait l'honneur d'un article en cinq pages en japonais vantant les mérites de Moji pour sa traduction japonais -> français. Il déplore d'ailleurs (à juste titre) que le logiciel ne soit pas très utile à un public japonais. Aujourd'hui introduction d'un dictionnaire Chinois->Anglais... Demain peut-être un dictionnaire Français->Japonais ?
  • Une université américaine a installé Moji sur tout un parc de machines, pour leurs étudiants en japonais : "This program is currently running on LRC computers, and Colby students are encouraged to come to the lab to try Moji." Le plus jouissif, c'est qu'il est écrit que Firefox est intéressant grâce à Moji.
Ça y est, j'ai terminé ma séance d'auto-congratulation, je peux me remettre à ma thèse. Et un jour peut-être, il y aura des articles tout aussi enthousiastes à propos de ma thèse (on ne sait jamais).

11 juillet 2005

Omurice

Aujourd'hui je vous propose une recette express, que même un étudiant mâle manchot et fainéant est capable de mener à bout. En bref, une recette qui peut permettre à ceux dont le régime varie entre pâtes et raviolis de changer un peu ; ceux qui ont plus d'expérience sauront exploiter le principe pour décliner le plat selon leur goût et leur imagination.

Il s'agit d'un plat japonais, l'omurice (prononcez "omoulaïss"), le mariage de l'omelette et du riz. Ce n'est absolument pas un plat traditionnel, mais un plat de cuisine occidentale créé au Japon (vous suivez ?)

Passons à la recette sans plus tarder :
  • Commencez par préparer le riz. Vous pouvez utiliser du riz blanc, mais c'est meilleur avec du chahan. Au Japon, on trouve du chahan surgelé mangeable.
  • Préparez ensuite l'omelette, assez fine. Juste avant qu'elle soit prête, versez le riz préparé sur une moitié de l'omelette et refermez. C'est prêt ! Accompagnez de sauce ; classiquement on utilise du ketchup. Riz, omelette, ketchup : c'est simple, mais bon.
Vous pouvez ensuite varier comme vous voulez, en changeant la sauce, le riz - si c'est du chahan il y a toutes sortes de recettes -, on peut aussi ajouter des ingrédients en dehors de l'omurice, dans la sauce.

Au Japon, il y a des restaurants d'omurice. Généralement pas très chers, le menu rappelle un peu le principe de la pizzeria ou de la crèperie : un plat de base (l'omurice), décliné en plusieurs dizaines de variantes, incluant les recettes spécifiques au restaurant en question.

08 juillet 2005

你好!

Les étudiants en Chinois vont bientôt avoir un nouvel outil pour lire les pages dans la langue de Confusius (enfin sa version moderne). Eh oui, Moji (une extension au navigateur Mozilla Firefox) est encore réservée aux japonisants, mais plus pour longtemps.

Précision : Mozilla Firefox est le navigateur à la mode, utilisé par 41% de mes visiteurs, devant MSIE. Les lecteurs de B-Dash sont en avance sur leur temps, ça fait plaisir à voir.

Pour comprendre le titre, eh bien... Regardez la photo d'écran.

Moji en chinois

06 juillet 2005

Allons, z'enfants, de la patriiiiiieû...

...le jour du champ' est - arrivé ! Polom pom pom pom.

Eh oui, la semaine prochaine, c'est le 14 juillet. Et comme tous les ans, M. l'Ambassadeur de France au Japon et sa charmante épouse reçoivent les membres de la communauté française. Comme l'annonce ne l'indique pas, les conjoints des français sont aussi conviés à condition de prouver à l'entrée de la légitimité du couple (mariage ou PACS).

Du temps du très Chiraquien Maurice Gourdault-Montagne, aussi bon vivant que le grand Jacques (ce qui donne une idée des victuailles qu'il y avait à chaque fête nationale), chaque français pouvait faire entrer un(e) étranger(ère). Au final il arrivait que des couples de français fassent entrer un couple de japonais ; bref, c'était très (trop ?) ouvert. Depuis que M. Gourdault-Montagne a été appelé à de plus hautes responsabilités (sherpa du Président de la République), on a récupéré un Ambassadeur certes bloggeur, mais bien plus austère.

Alors bien sûr, il ne s'agit pas de stigmatiser les débauchés qui vivent en couple sans être passés devant le maire, mais plutôt d'éviter principalement deux phénomènes :
  • Le français play-boy qui va draguer à Roppongi le soir du 13, avec l'argument qui tue pour attirer une jeune innocente dans son lit : « Viens chez moi, et demain je t'invite à prendre un verre avec l'Ambassadeur de France au bord de sa piscine. » Je n'ai jamais essayé, mais avec une japonaise qui rêve de la place Vendôme, j'imagine que ça peut marcher.
  • Les petites malines bien renseignées qui se postaient à quelques mètres de l'entrée de l'Ambassade pour faire les yeux doux aux hommes seuls : « S'il vous plaît monsieur, faites-moi entrer à la réception de l'Ambassade... »
Si vous arrivez à passer les gendarmes qui gardent férocement l'entrée, que ce soit grâce à votre pièce d'identité française, votre conjoint français ou votre ruse (non, il ne faut pas essayer d'entrer sans être invité, c'est mal) vous trouverez à l'intérieur une tranche de la société française du Japon. Pêle-mêle des chefs d'entreprise, des détachés, des diplomates, des étudiants et des vacances-travail sans un rond... Et point de Fererro Rocher (les réception de l'Ambassadeur sont malgré tout un succès) mais du fromage, des desserts, du champagne, du vin...

Et pour les étudiants ou les ingénieurs allergiques au costume-cravate, faites quand même un effort. Vous risqueriez de causer du soucis à notre cher Ambassadeur et rabaisser encore l'image qu'il a de « la-France-du-Japon-d'en-bas ».

Offre d'Emploi

Le Japon est un pays ou le chômage est très faible. Ainsi, il y a des employeurs tellement désespérés qu'ils n'hésitent pas à placarder des petites affiches un peu partout, pour trouver des candidats. Près de chez moi, il y a quelqu'un qui va jusqu'à coller des publicités sur les panneaux de signalisation, et (voir photo) sur le plan du quartier. C'est très malin et très sympathique pour ceux qui ont besoin de s'orienter.

En ce qui me concerne je suis très occupé par ma thèse et ne cherche pas de travail pour le moment ; mais par curiosité j'ai regardé de plus près pour voir de quoi il s'agissait.

« On recherche des arbeit (= travailleurs à temps partiel) pour les hommes. Couchez avec des filles et gagnez 100 000¥ (770€) par jour. »

Ah, ça a le mérite d'être clair. À noter que ce n'est pas forcément une annonce pour un travail de gigolo, c'est peut-être juste une arnaque (le numéro de téléphone aboutit peut-être sur un serveur similaire à ceux des one-giri). En tout cas le numéro de téléphone est là, si quelques téméraires résident à Tokyo veulent tenter leur chance pour devenir le roi des nuits japonaises, allez-y puis faites un compte-rendu ! Je décline toute responsabilité en cas d'arnaque...

05 juillet 2005

Exalead Desktop

Suite à mon billet citant Exalead, j'ai été contacté pour faire un béta-test de leur futur produit de desktop search. Théoriquement réservé à un certain nombre de béta-testeurs, le lien circule en réalité sur Internet, aucun mot de passe n'étant requis tout le monde peut essayer leur nouveau produit. Je les soupçonne un peu de vouloir créer de la valeur artificellement à leur produit, en le rendant à moitié secret...

J'ai donc essayé la bête sur la machine Windows que j'ai au laboratoire. Je précise que j'utilise principalement Linux, qui n'a pas encore de vrai logiciel de desktop search (il y a bien Beagle qui est prometteur, mais ce n'est pas encore ça). Cela signifie donc que (1) je ne connait pas bien les concurrents d'Exalead Desktop et (2) ne l'utilise pas "au quotidien", simplement pour tester un peu. Pour cela je ne peux pas vraiment juger la pertinence des résultats, et je me limiterait à des problèmes périphériques.

En fait c'est une application directe de leur moteur de recherche. C'est-à-dire, pour le comparer en deux mots au leader Google, que c'est plus complexe mais plus puissant. Il paraît qu'ils ciblent plutôt les entreprises que le grand public. Ils disposent d'outils tels que la recherche phonétique (pratique pour lé rekalsitran à l'ortograff, ou pour les mots étrangers romanisés de plusieurs façons, comme Irak et Iraq) ainsi que la recherche par expressions régulières. J'étais vraiment sur un nuage quand j'ai lu que je pourrais faire des recherches telles que /Alien(1|2|3|4)/. Pour la plupart des requêtes, je préfère quand même la simplicité et l'interface dépouillée de Google.

Pour en revenir à leur produit Desktop, je poste ici les commentaires que je leur ai envoyé. Bien sûr, je ne parle que de ce qui ne va pas - il va de soi que globalement j'aime bien leur produit (c'est rapide, c'est puissant), sinon je ne prendrait pas la peine de le commenter.

  • Il y a clairement un problème avec le japonais. Cela vient peut-être de l'analyse grammaticale qui est faite (une analyse qui ne semble pas adaptée à cette langue), car les caractères sont separes par un point au milieu. En clair, on a ça : フランス語学校:東京恵比寿 au lieu de ça : フランス語学校:東京恵比寿. Cela rend la lecture très difficile, et réduit de moitié la taille du resumé.
  • Très lié à ce problème, une recherche sur 恵比寿 (Ebisu, un quartier de Tokyo) ne renvoie aucun résultat, il faut pour cela entrer 恵・比・寿 (ce qui n'a pas plus de sens que P-a-r-i-s). C'est valable pour la version web aussi.
  • Quand on lance la partie client d'Exalead Desktop, c'est en fait une fenêtre Internet Explorer sans barre d'adresse, ni barre d'outils. Cette limitation n'a pas de sens : d'une part on perd tout moyen de navigation (comme le bouton back), d'autre part les utilisateurs qui utilisent autre chose que IE veulent peut-être utiliser le navigateur qu'ils ont choisi. On peut malgré tout accéder Exalead Desktop avec n'importe quel navigateur en utilisant l'adresse : http://localhost:18081/desktop, mais pour une raison mystérieuse sous Firefox les images n'apparaissent pas (avec IE pas de problèmes).
  • Il serait intéressant de disposer d'une interface de programmation pour pouvoir écrire des plugins pour les applications qu'on utilise. D'une part Exalead ne peut pas gérer lui-meme tous les formats existants, d'autre part une entreprise peut vouloir ajouter la gestion d'une de ses applications interne (son fichier client par exemple).
Bon, et si je veux vraiment pinaller : la mise en page faite avec des tables, ce n'est pas l'idéal. C'est bien plus commode avec des div et des spans. Malgré toutes ces remarques, Exalead vaut le coup d'œil ; autant la version web que desktop.

Ils en ont parlé aussi : Jean-Michel Billaud, Outils froids, Miss TICS...

03 juillet 2005

Yukata pour chiens

Je ne sais pas si vous le savez, mais au Japon où la natalité est très faible, beaucoup reportent leur trop-plein amour sur leur petit toutou. Ainsi fleurissent les accessoires et autres vêtements pour orner son chien, il y a d'ailleurs un magasin spécialisé près de chez moi.

Par ailleurs, vous connaissez peut-être le goût des japonais pour les feux d'artifices, où l'on se rend souvent en yukata (vêtement traditionnel comme le kimono mais en coton, plus simple, et moins cher). Alors, quand vous allez au festival avec votre chien, doit-il rester tout nu comme un vulgaire chien errant ? Que nenni ! Affirmez la japonitude de votre chien en lui mettant un yukata. Un yukata a sa taille, bien sûr, et adapté à sa morphologie. Même la ceinture est fournie.

29 juin 2005

Mon professeur est un vrai informaticien

Cet après-midi lors de la réunion d'équipe, mon professeur (japonais) expliquait à un élève manquant un peu d'initiative que c'était à lui de prendre les choses en main, d'aller voir le professeur-assistant quand il a des problèmes plutôt que d'attendre que le professeur-assistant vienne le voir.

« Vois-tu, si tu attends que Pr. A vienne te voir, et que lui attend que tu ailles le voir, vous êtes en situation de dead-lock. L'une des solutions pour résoudre le dead-lock c'est le timeout. Au bout d'un certain temps, s'il n'est pas venu te voir, tu dois y aller par toi-même. »



Et voilà comment on se met à appliquer l'informatique à la vie de tout les jours ! Pour les non-informaticiens, le dead-lock (verrou mortel, brrr) c'est un terme utilisé quand on parle de multi-tâche (avec des programmes qui discutent entre eux) ou quand des philosophes mangent des spaghetti en se partageant leur fourchettes.

Bien sûr, j'imagine qu'à l'origine ces concepts informatiques sont inspirés de la vie réelle, mais c'est bien drôle de se rendre compte qu'à force de faire de l'informatique on a le cerveau qui se met à raisonner en prenant l'informatique comme référence, et essaye de trouver des analogies informatiques à tous les problèmes qu'on rencontre.

28 juin 2005

Un nouveau moteur de recherche

Oui, un moteur de recherche français : Mozbot. Déjà je trouve que le nom est un peu bizarre, ça rappelle (faussement) le projet Mozilla qui n'a rien à voir.

Donc je suis allé faire un petit tour, et j'ai été bien déçu. D'une part le site a un partenariat avec Google et utilise simplement ses résultats, donc pour le nouveau "vrai" moteur de recherche français, on repassera. Au final, c'est un Google avec quelques gadgets en plus dont la plupart peuvent s'obtenir côté client. Espérons que ce soit un tremplin pour qu'ils montent ensuite leur propre index.

Comme moteur de recherche français, il reste quand même Exalead. J'ai l'impression qu'ils ont leur propre index de pages, ce qui est primordial (ce qui fait la valeur d'un moteur de recherche, c'est l'index, la façon dont les requêtes sont faites, et le tri des résultats ; pas les gadgets). Ils ont aussi quelques fonctionalités intéressantes, en particulier leur analyse linguistique est bonne, ils proposent une classification des résultats par thème. Par contre, je ne sais pas pourquoi le japonais fait du mojibake, alors qu'ils affirment que leur moteur est parfaitement multi-lingue.

24 juin 2005

Dictionnaires

Depuis que je suis au Japon, je suis de près tout ce qui touche aux dictionnaires français-japonais, ou à l'aide à la traduction ou la lecture. En effet, de tels dictionnaires utilisables par les francophones sont assez rares ; la plupart des dictionnaires sont faits pour les japonais.
Je passe sur les dictionnaires électroniques, qui sont très utiles mais ce n'est pas le sujet.

Voici donc une petite liste, non exhaustive bien sur :
  • NihongoBenkyo : (Linux seulement) encore très jeune, c'est un logiciel très prometteur. L'auteur a l'intention d'en faire un logiciel d'aide à l'apprentissage du japonais.
  • Moji : (Linux, Mac, Windows) une extension Firefox qui intègre un dictionnaire de mots et un dictionnaire de kanji au navigateur.
  • Dictionnaire-japonais.fr : un site très intéressant et très important car il s'attaque à une tâche difficile, la création de données. Les logiciels precedement décrits ont besoin de données, et les seules données qui étaient disponibles étaient de mauvaise qualité et non maintenues.
Je suis très content de voir tant de dynamisme parmi les informaticiens français, c'est probablement le signe que la langue japonaise est populaire parmi les fous du clavier. J'espere pouvoir mettre (à nouveau) la main à la pâte une fois que ma thèse sera soutenue.

PS : oui, je suis en fin de thèse et mon professeur vient de me dire qu'il avait trouvé deux rapporteurs. Ça y est, je suis vraiment dans la dernière ligne droite !

21 juin 2005

Tour des Ambassades

Voici un joli jardin (dans le bas) avec piscine dans l'arrondissement de Minato, en plein milieu de Tokyo. Qui peut bien pouvoir se payer le luxe d'avoir un si grand jardin ? Le dirigeant d'une multinationale japonaise, un dessinateur de manga ou encore un créateur de jeux vidéos mondialement connu ?

Eh non. C'est l'Ambassadeur de France. Enfin c'est le domicile officiel, ça appartient à la France et chaque Ambassadeur successif l'occupe pendant son mandat. Pour les français, il y a une fois dans l'année ou vous pouvez être surs d'être invité : le 14 juillet ! Même les français de passage y sont conviés, ainsi que leurs conjoints même étrangers. Il paraît que c'est une tradition française qui se fait dans toutes les Ambassades du monde. Vous pourrez voir la piscine de plus près, mais malheureusement pas vous baigner (pourtant vu la chaleur en juillet à Tokyo...)

Juste au-dessus, un autre jardin avec piscine, c'est celle du collègue allemand. Dans le quartier il y a aussi les ambassades de Suisse, de Norvège, de Finlande, du Pakistan, de Madagascar, de Corée, du Qatar, d'Australie, de Chine et j'en oublie surement... Mais aucune n'a de domaine qui égale celui de la France (petite fierté chauvine) !

Même les américains n'ont pas une si belle ambassade ! Bon, il faut reconnaître que leur ambassade est quand même plus proche des ministères japonais et de l'Assemblée.

Il faut tout de même reconnaître que l'Ambassade de Grande Bretagne reçoit la palme : un grand jardin, une piscine, plusieurs bâtiments, le tout... Juste en face du Palais Impérial. Normal, ce sont eux qui sont arrivés les premiers !

La France, installée tôt au Japon, aussi avait traditionnellement son Ambassade près des Jardins Impériaux. Cependant, l'Ambassade devenant trop petite et la résidence ayant été détruite par un tremblement de terre, il fallait déménager. C'est à Paul Claudel, à l'époque Ambassadeur de France, que l'on doit ce beau jardin.

Tourisme Satellite à Tokyo

Google Map ayant élargi un peu sa vision du monde, nous avons maintenant les photos satellites de Tokyo. Voici donc un peu de tourisme aérien, avec quelques coins et bâtiments intéressants de Tokyo.

Tokyo

Commençons par la mairie de Tokyo, moins belle que celle de Paris mais beaucoup plus grande (surtout vue d'en bas). C'est le point culminant de Tokyo. À quelques pas vers l'est Shinjuku, pas très intéressant vu d'en haut si ce n'est la tour NTT Docomo un peu au sud, qu'on aperçoit aussi sur la photo en titre de ce blog (vous voyez, la tour en crayon à droite ?).

Redescendons un peu vers le sud, on arrive à la forêt de Yoyogi. Dans la partie est se trouve le Meiji-Jingu, un temple shinto construit par l'empereur du même nom ; il a regné de 1852 à 1912, c'est lui qui a fait entrer le Japon dans l'ère moderne. Croyez-moi ou non, mais j'ai cultivé du riz dans un champ près du Meiji-Jingu avec l'association des jeunes shinto du temple (le genre de YMCA/YWCA version shinto). Dans la partie ouest se trouve le parc de Yoyogi, où il y a toujours des musiciens, des danseurs/lutteurs de Capoiera, des jeunes troupes de théatre qui répetent et même parfois un groupe de quinquagénaires vétus de blousons de cuir qui dansent autour d'une chaîne hi-fi portable posée à même le sol (avec écrit avec clous sur le blouson noir : « Tokyo Rockabilly Club »).

Cette fois on quitte la partie ouest ; prenons le métro pour aller jusqu'au quartier de Chiyoda, le coeur de Tokyo. On arrive aux Jardins Impériaux, dont une bonne partie est ouverte au public et est donc un parc. Ce sont ces jardins qui sont en premier plan de la photo qui se trouve en haut de cette page. Au nord des Jardins Impériaux se trouve le Budokan. Traditionnellement un lieu ou se pratiquaient les arts martiaux, c'est maintenant plus une salle de concert qu'autre chose. Ah, cet endroit m'a tant fait rêvé quand j'étais adolescent et que je jouais au jeu vidéo du même nom... Au sud on a bien entendu le Palais Impérial.

Sortons donc par la sortie nord, le quartier de l'électronique, Akihabara, n'est pas très loin de là. Vu d'en haut c'est un peu décevant, mais quand on y est ça vaut le coup d'œil. On reconnait quand même la gare (en bas a droite, en blanc) où se coupent la ligne de train Yamanote qui fait le tour de Tokyo et la ligne Chuo qui le traverse d'ouest en est. On reconnaît également la rue principale, le grand axe nord-sud a l'ouest de la gare. Attention, ce n'est pas dans cette rue que vous ferez les meilleures affaires : mieux vaut s'infiltrer dans les petites rues parallèles !

Si on remonte un peu, à quelques pas se trouve le parc de Ueno, célèbre pour son Panda. Pas loin vers l'est se trouve le quartier d'Asakusa, le vieux Tokyo. S'y trouve la célèbre porte des éclairs (Kaminari-Mon), plusieurs temples, des boutiques japonaises traditionnelles, et... Un restau français, tenu par le gars Robert qui est bien sympa et qui mérite qu'on passe lui dire bonjour.

Alors, prenons maintenant le bateau (Himiko tant qu'à faire), et descendons jusqu'à Odaiba. Ce que vous voyez-là c'est du remblait, tout est construit sur... Des ordures. Y compris la petite plage, y compris les gigantesques studios de la chaîne Fuji TV (la boule dans le bas). On peut visiter une partie des studios, et monter dans la boule. Ça vaut le coup, on a une belle vue panoramique. Rentrons finalement sur le continent en prenant cette fois le Rainbow Bridge.

Avant de terminer ce tour de Tokyo, arrêtons-nous au Hamarikyu Onshi Teien pour y boire un thé vert sur les tatamis d'une petite maison au dessus du lac. C'est un très joli petit parc japonais. Ce qui est amusant, c'est que le parc est au bord de la mer ; il y a donc un lac au milieu d'un jardin japonais... Avec des algues dedans ! Ça surprend. Demain matin, si on se lève assez tôt on ira voir le plus grand marché au poisson du monde, Tsukiji, qui est juste à côté. Il ce qui vit en mer s'y trouve, et la vente de thons entiers à la criée est unique. La Tour de Tokyo, copie de la Tour Eiffel en un peu plus grand n'est pas très loin non plus.

Au fait, puisque j'en suis dans l'explication de ma photo du haut... Pour ceux qui n'avaient pas deviné, au fond c'est le Mont Fuji.

Mise à jour : Google Japan a ajouté les cartes et la recherche locale. C'est bien pratique !

19 juin 2005

Roppongi Fever

À Tokyo, Roppongi est le quartier de boîtes de nuits et des étrangers (Américains et Européens principalement).


Je n'y suis pas allé souvent, peut-être une ou deux fois au plus en 4 ans. Dehors, il y a des rabatteurs noirs qui appellent les passants pour les encourager a entrer dans leur club. Ils ont un look très "noir américain", avec le treillis, le bandana, mais la plupart sont africains : il suffit qu'ils entendent parler français pour qu'ils arrêtent de parler anglais (ce qui ne veut pas dire qu'ils nous lâchent, au contraire : « Viens, tu es mon ami, tu viens dans mon club. C'est pas cher et il y a plein de filles... » « Nan nan nan, c'est mon ami a moi, aller viens je te fais un prix t'es mon ami. Et puis dans mon club tu peux toucher, c'est bien, tu viens... »).

J'avais un ami français qui était expert des boîtes de nuits tokyoïtes ; il connaissait bien les boîtes de Roppongi mais aussi celles de Shinjuku (plus japonais) ou de Shibuya (japonais aussi mais plus jeune). C'était au point qu'il était copain avec tous les rabatteurs ! Il était donc capable de décider dans quelle boîte aller en fonction de la musique qui y passe, de l'ambiance (genre le baisodrome, ou plus "bon enfant"). Il est retourné en France il y a peu.

Donc oui ; je parle de baisodrome car en particulier à Roppongi il y a pas mal de clubs pour les gens qui cherchent une aventure d'un soir. En général on y trouve des japonaises pas farouches qui recherchent un étranger pour la nuit, et des étrangers souvent sans succès dans leur pays d'origine qui cherchent des japonaises pas farouches. (Attention à ne pas généraliser, ce genre de filles en forte concentration à Roppongi est minoritaire en général).

Tout cela pour dire qu'il y a un syndrome chez les étrangers de Tokyo, qu'on pourrait appeller le syndrome de charismaman. Certains étrangers qui etaient de vrais loosers dans leur pays se découvrent un certain succès a Roppongi, et se montent la tête avec ça. C'est dommage car c'est complètement factice, les japonaises en question aiment les étrangers comme un homme pourrait aimer les blondes a forte poitrine. Ça a juste le mérite de redonner confiance en soi a ces gaillards, s'ils parviennent au final à faire la part des choses. Bref, Roppongi c'est parfait pour ceux qui veulent « s'amuser », mais ceux qui y cherchent quelque chose de plus durable risquent d'être déçus. Contrairement aux apparences, quand on cherche quelqu'un avec qui on veut passer une bonne partie de la vie, aller a l'autre bout du monde ne facilite en rien les choses.