Cours de maths dans le train
Ce midi, j'étais assis dans le train entouré par quatre collégiennes. Elles regardaient un problème de mathématiques affiché en hauteur, dans le train. En effet, dans les trains japonais il y a souvent parmi les publicités des problèmes affichés. Ils sont là en guise de publicité pour des journaux, des écoles... Le niveau varie entre maternelle (oui, il y a des examens d'entrée en maternelle) et le collège, voire le lycée.
Comme je les entendait discuter du problème (« Ouh là, c'est difficile... Je ne vois pas du tout... Et toi ? Pourtant c'est écrit que c'est de notre niveau. ») j'ai levé la tête. Le problème ressemblait grosso-modo à ça :
Face à ce problème, les collégiennes étaient bien perplexes. Elles s'accordaient à dire que c'était Reiko qui n'arriverait pas à former son triangle, mais sans vraiment savoir pourquoi.
Je me suis dit que je n'allais pas laisser les pauvres collégiennes dans leur ignorance. J'entrepris donc de leur expliquer simplement l'inégalité triangulaire, qu'on apprend (en France du moins, si ma mémoire est bonne) dans la première année de collège. « Dans un triangle, la somme des longueurs deux côtés les plus courts est toujours supérieure au côté le plus long. Sinon, ça ne marche pas. Donc c'est Yukiko qui ne peut pas former son triangle », disais-je en mimant le triangle-qui-marche-pas avec mes mains.
Elles m'ont regardé comme un paysan qui aurait vu son cheval se mettre à parler. Puis, elles ont éclaté de rire. Le hasard voulant qu'elles soient arrivées à leur gare juste à ce moment-là, elles sont sorties du train en courant, riant très fort et criant « Sugoi ! sugoi ! sugoi !(*) »
Bon, je sais bien qu'à Tokyo ce n'est pas courant d'adresser la parole aux inconnus, et je veux bien croire que malgré le nombre croissant de gaijins à Tokyo elles n'en aient pas vus beaucoup. Mais ce n'est pas une raison pour se barrer en courant sans dire merci.
Comme je les entendait discuter du problème (« Ouh là, c'est difficile... Je ne vois pas du tout... Et toi ? Pourtant c'est écrit que c'est de notre niveau. ») j'ai levé la tête. Le problème ressemblait grosso-modo à ça :
Avec trois bouts de bois de longueurs différentes, on peut former un triangle comme ceci :
Yukiko, Reiko, Yuko et Tokiko ont chacune préparé des bouts de bois en cassant des baguettes.L'une d'entre elle ne peut pas réussir à faire de triangle. Laquelle ?
- Yukiko : 10 cm, 5 cm et 3 cm
- Reiko : 9 cm, 6 cm et 4 cm
- Yuko : 11 cm, 7 cm et 5 cm
- Tokiko : 10 cm, 6 cm et 5 cm
Face à ce problème, les collégiennes étaient bien perplexes. Elles s'accordaient à dire que c'était Reiko qui n'arriverait pas à former son triangle, mais sans vraiment savoir pourquoi.
Je me suis dit que je n'allais pas laisser les pauvres collégiennes dans leur ignorance. J'entrepris donc de leur expliquer simplement l'inégalité triangulaire, qu'on apprend (en France du moins, si ma mémoire est bonne) dans la première année de collège. « Dans un triangle, la somme des longueurs deux côtés les plus courts est toujours supérieure au côté le plus long. Sinon, ça ne marche pas. Donc c'est Yukiko qui ne peut pas former son triangle », disais-je en mimant le triangle-qui-marche-pas avec mes mains.
Elles m'ont regardé comme un paysan qui aurait vu son cheval se mettre à parler. Puis, elles ont éclaté de rire. Le hasard voulant qu'elles soient arrivées à leur gare juste à ce moment-là, elles sont sorties du train en courant, riant très fort et criant « Sugoi ! sugoi ! sugoi !(*) »
Bon, je sais bien qu'à Tokyo ce n'est pas courant d'adresser la parole aux inconnus, et je veux bien croire que malgré le nombre croissant de gaijins à Tokyo elles n'en aient pas vus beaucoup. Mais ce n'est pas une raison pour se barrer en courant sans dire merci.
(*) « C'est énorme ! »
5 commentaires:
Salut
Bizzare, "Sugoi", je l'aurai plutot traduit par: "Incroyable" ou bien "Ouuuuuaaaaahh!" ;)
K
Quelle histoire :)
K-Lach: oui, c'est pas facile de traduire "sugoi" en fait. "Incroyable", pourquoi pas.
Enfin en tout cas, vous imaginez l'ambiance !
Ben sugoi on le traduit comme on veut, ça marque juste l'étonnement dans le bon ou le mauvais sens.
Et au fait leur niveau c'était quoi? (elles avaient quelles ages?)
A vue de nez elles avaient 12 ou 13 ans.
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