09 juin 2005

navbar blogger en français

Vous avez peut-être remarqué que ma navbar blogger est en français. Pour ça, rien de plus simple : quelques minutes sous The Gimp pour créer les boutons, puis un petit coup de Javascript et de DOM comme ceci :

<script type="text/javascript"> <!-- Francise la navbar -->
document.getElementById("b-searchbtn").setAttribute("src", "http://chemin.vers/rechercher.gif");

creerblog = document.getElementById("b-getorpost").firstChild
creerblog.setAttribute("src", "http://chemin.vers/creer-blog.gif");
creerblog.setAttribute("width", "108");

nextblog = document.getElementById("b-next").firstChild
nextblog.setAttribute("src", "http://chemin.vers/blog-suivant.gif");
nextblog.setAttribute("width", "92");
</script>



Bien sûr, les boutons sont faits pour le thème de navbar Silver. Pour les autres, lancez The Gimp et faites vos boutons ! Autre chose, j'ai enlevé le lien "blog suivant". Je trouve qu'il y a beaucoup trop de blogs spams (c'est stupide et vain de créer des blogs de spams, mais il ne faut pas chercher à comprendre les spammeurs). Pour virer ce bouton, remplacez les trois dernières lignes par celles-ci :

nextblog = document.getElementById("b-next")
nextblog.parentNode.removeChild(nextblog)

Ah, une dernière chose : si on peut bidouiller la navbar comme ça vous vous doutez bien qu'on peut aussi la cacher. En cherchant un peu sur Google (ou en vous creusant un peu la tête) vous trouverez facilement comment faire. En ce qui me concerne, ça ne m'interesse pas, car:
  • Je trouve que du point de vue de blogger, qui fournit ce service gratuitement, il est légitime de demander à ce que cette barre (très peu intrusive) soit visible,
  • il y a la recherche Google sur mon site, c'est pratique.

06 juin 2005

L'Informatique et l'Industrie du Bâtiment

C'est souvent difficile d'expliquer pourquoi j'ai cherché à fuire l'ingénieurie informatique en allant en doctorat, puis pourquoi aujourd'hui si je vais en entreprise ce sera forcément dans une entreprise innovante, qui laisse beaucoup de liberté à ses ingénieurs.

En tâchant d'expliquer ça à un ami, j'ai utilisé la métaphore de l'industrie du bâtiment, et je me suis rendu compte que l'analogie fonctionnait assez bien. En règle générale, l'industrie informatique est comparable à l'industrie du bâtiment : il s'agit généralement de projets importants, mettant en œuvre plusieurs corps de métier, orchestrée par une entreprise « fournisseur de service » au profit d'un client dont le métier est complètement indépendant.

La différence (de taille) entre informatique et bâtiment, c'est que les produits informatiques sont gratuitement duplicables à l'infini (sauf quand on empêche la duplication artificiellement) et gratuitement déplaçables sur des dizaines de milliers de kilomètres. Cela dit, on imagine bien ce que serait l'industrie du bâtiment dans ce cas-là.

Imaginez que la matière dont on fait les bâtiments, ainsi que les étapes intermédiaires, soient duplicables et téléportables. Qu'est-ce qu'il se passerait ? On pourrait prendre une cuisine américaine préfabriquée, une salle de bain australienne, un salon suédois et assembler le tout. Si une entreprise qui construit des cuisines veut convaincre un client de prendre la sienne plutôt qu'une autre, n'ayant ni le critère local ni le critère du prix pour convaincre, il est obligé d'être meilleur. Résultat : quelques entreprises innovantes feront vraiment du bâtiment, et les autres ne feront qu'assembler les morceaux préfabriqués. (Oui, je sais ; il se peut que des entreprises pas vraiment innovantes parviennent à imposer leurs produits sans qu'ils soient meilleurs techniquement. On espère que ce genre de situation ne durera pas trop.)

C'est exactement ce qu'il se passe en France. Les entreprises françaises qui développent vraiment des logiciels novateurs et reconnus sont rarissimes, et tout le reste se contente d'assembler des morceaux. Il vous faut un système d'information ? On choisit le bon système de bases de données, un interface en VisualBasic ou web pour les plus avancées, on connecte le tout et ça roule. Le gros de la problématique devient, au final :

  • S'adapter à ce qui existe déja,
  • Comprendre de quoi l'utilisateur a besoin,
  • Comprendre ce que le client veut.
Non, il n'y a pas de répétition ; l'utilisateur (celui qui va vraiment se servir du système) et le client (celui qui a le pouvoir de décider s'il faut acheter ou pas) ne sont pas les mêmes et n'ont pas les mêmes attentes. Ça se passe généralement assez bien avec l'utilisateur, si on fait abstraction du fait qu'ils ne savent pas forcément ce dont ils ont besoin (mais certains croient vraiment savoir). Le client, lui, a besoin de buzzwords qu'il a lu dans son magazine de manager pour être satisfait. Quand une technologie est à la mode (parce que le fournisseur en question a fait plus de PR que les autres), il lui la faut avant les autres pour pouvoir pavaner devant ses semblables au bal de Polytechnique.

Tout ça pour dire qu'assembler des blocs préfabriqué avec un maketeux qui m'impose des choix de technologies sans rien y connaître, ce n'est pas pour moi. Car j'aime trop l'informatique pour faire délibérément de la crotte pour plaire aux markéteux et aux commerciaux. Il reste donc assez peu d'entreprises dont quasiment aucune n'a d'ingénieurs en France... Et la recherche universitaire.

04 juin 2005

La Fin du Monde

Commentaire à postériori : il était 17h, mais on se croyait la nuit. Il pleuvait à torrent et le ciel noir de nuages donnait à Shinjuku des airs de fin du monde.

03 juin 2005

L'Homme du Train

Il s'agit d'une histoire d'amour moderne, très en vogue au Japon.

densha otoko

D'abord une histoire vraie. Un otaku de 22 ans rentre du quartier d'Akihabara, le quartier de l'électronique, des jeux vidéos et des dessins animés de type manga à Tokyo. Dans le train, un vieux ivre crie, dérange tout le monde, insulte tout le monde. Il se passe alors quelque chose d'incroyable : notre otaku, par définition faible, timide et intraverti, prends son courage a deux main et intervient pour faire taire le vieux !

ウワァァ━━━━━。゚(゚´Д`゚)゚。━━━━━ン!!!


Les choses dérapent un peu, l'otaku se bat avec le vieux et ce dernier voulant frapper l'otaku cogne une jolie jeune fille qui était assise là. Finalement les employés de la compagnie de train interviennent, et quatre personnes descendent finalement pour contacter la police : l'agresseur, l'otaku et deux « victimes », dont la belle jeune fille. Finalement, la jeune fille ne porte pas plainte, mais elle prends les coordonnées de l'otaku pour « le remercier ». Notre héros d'un jour rentre donc chez lui... La fille lui envoie finalement par la poste deux très belles tasses. Il aimerai bien la recontacter, lui qui a vécu dans les manga et les dessins animés n'a jamais vraiment su y faire avec les filles. Pour dire vrai, à 22 ans il n'a encore jamais eu de petite copine. Il aimerait téléphoner à la fille mais il a un blocage physique.

Heureusement, il avait raconté tout ça sur 2 channel, le plus grand forum de discussions du Japon, formé de catégories traitant d'absolument tous les sujets possibles et imaginables. 2 channel s'appelle ainsi parce qu'il n'y a justement pas de 2ème chaîne à la télévision japonaise. Ce forum est aussi parfois surnommé « la poubelle du Japon », car l'anonymat permet de raconter des choses, d'utiliser un langage qu'on ne se permettrait pas à visage découvert. (En un mot comme en cent, ce n'est pas un bon endroit pour les étrangers qui veulent pratiquer leur japonais.) Notre otaku ayant donc expliqué donc son cas sur 2 channel, s'en sont suivies des discussions animées sur la bonne façon d'aborder la jeune fille. Suivant les conseils de ses collègues, l'otaku va donc à un premier rendez-vous, puis un second, en faisant un compte-rendu sur le forum pour organiser la suite. Finalement, grâce à l'aide de ses amis anonymes, il fini par sortir avec la jeune fille, et il s'aimèrent comme dans un conte de fées. Voilà pour l'histoire.

Cette histoire a été adaptée en roman. En fait, « adapté » c'est vite dit puisque le roman est une impression des fils de discussion de 2 channel, smileys inclus ! On peut appeller ça un roman épistolaire, si tant est qu'on puisse appliquer « épistolaire » à un forum de discussion sur Internet.

Ensuite vint la version manga, et pour finir voici le film qui sort demain au cinéma. La série télévisée commencera en juillet sur Fuji TV. Je trouve que l'acteur principal du film a une bonne tête, ça aurait été plus drôle et plus émouvant avec une vraie caricature d'otaku : plus gros, les cheveux plus long et plus gras, avec des boutons sur la figure.

Quelques liens (en japonais) :

02 juin 2005

Gaijin-san, hello !

Ce matin, j'ai encore été abordé par un enfant de 6 à 8 ans. 外人さん、ハロー! « Hello, monsieur l'étranger ! » Il était tout souriant, et répétait cette phrase sans s'arrêter jusqu'à ce que je le remarque et lui fasse un sourire et un petit signe de la main.

Il y a beaucoup d'étrangers à Tokyo, pourtant ça m'arrive assez souvent de me faire accoster ainsi par des inconnus. Il y a deux catégories : les enfants, qui comme celui-ci me lancent un « Hello » qui, avec l'accent d'un japonais n'ayant jamais pratiqué l'anglais donne plutôt quelque chose comme « Halo ». Ils sont toujours un peu excités de s'adresser à un étranger ; parfois en groupe, a rire nerveusement comme si s'adresser à un étranger relevait du challenge. En tout cas, croiser un enfant qui vous crie « Halo !» avec tant d'enthousiasme, ça met en forme pour la journée.

La deuxième catégorie, ce sont les ojisan, c'est-à-dire les hommes de 40-50 ans. Pour eux c'est très différent, et moins rafraîchissant, car il ne s'agit pas d'un simple « Hello ». Ils veulent faire la conversation pour des raisons linguistiques. En gros, ils profitent de ma présence (souvent dans le train) pour pratiquer leur anglais ou parfois leur français (il y en a même un qui m'a parlé en allemand, et croyez-moi il ne reste plus grand chose de mes cours de collège). Au début c'est assez déroutant, un inconnu de 50 berges qui vient vous demander plein de choses, ce que vous faites dans la vie, ça fait longtemps que vous êtes-là ? Alors, vous les trouvez jolies les japonaises ? Mais après quelques années on s'y fait.

Il y a en gros deux stratégies face aux ojisan. L'une est appliquée par beaucoup de français. Outrés qu'on puisse faire la confusion "blanc = anglophone", ou voulant briser le cliché "même au Japon, les étrangers ne parlent pas japonais", ils répondent en japonais qu'ils sont français, et laissent sous-entendre qu'ils n'ont pas l'intention de parler anglais. L'ojisan abandonne vite, gêné d'avoir vexé le gaijin. Bon, je reconnais que ça m'arrive encore parfois quand je suis fatigué et/ou que l'ojisan a vraiment une tête qui ne me revient pas...

La deuxième est d'arrêter de jouer au go sur son téléphone portable et de décider de dire à l'ojisan ce qu'il a envie d'entendre, dans la langue qu'il veut parler. On peut même s'amuser à raconter plein de mensonges si les questions se font trop personnelles ; ça devient un jeu de rôle ! Ça permet surtout de faire une bonne action, de faire plaisir à l'ojisan et de participer à l'idée que les gaijin sont des gens sympas. Et d'ailleurs, même si dans les trois quarts des cas le discours de l'ojisan se limite à ce qu'il a appris a NOVA la semaine passée, il arrive qu'on fasse des rencontre surprenantes.

Ainsi, je me souviens de ce retraité qui me parlait de la fameuse époque de la bulle, les années 80. Quand les entreprises japonaises étaient en train de conquérir le monde, avec l'assurance de dépasser les États-Unis. « C'était de la folie, on travaillait vraiment comme des dingues. Il y en a même qui en sont morts. Mais d'un autre côté on gagnait vraiment beaucoup d'argent. C'était comme ça : la conjoncture était bonne, on avait des financements, le marché nous était ouvert. On avait une opportunité qui était là, on se devait de la prendre en quelque sorte. On ne s'est jamais posé la question. »

Mais revenons à nos moutons, et aux inconnus qui me disent bonjour dans la rue parce que j'ai un grand nez et deux yeux bleus bien enfoncés dans les orbites. Je vois au fond quelques gaillards qui me demandent si je n'ai pas oublié une catégorie. Les enfants, les ojisan... C'est tout. Contrairement à la croyance populaire qui veut que (1) les étrangers soient des sex-symbols et (2) les japonaises soient très entreprenantes, se faire accoster par une jeune inconnue, ça n'arrive jamais. Désolé !

01 juin 2005

Mobile blog

Comme ça peut servir à d'autres, je met ici le code qui me permet d'envoyer des images depuis mon téléphone. Vu que blogger n'héberge pas les images, je passe par flickr pour ça. Il vous faut donc un compte flickr (mais c'est gratuit).

Pour ça, vous avez besoin d'un ordinateur avec une liaison permanente, et de préférence une adresse IP fixe pour recevoir les emails. Au pire une liaison ADSL et DynDNS peut faire l'affaire. Si vous avez ça à disposition, alors il vous faut installer :
Dans flickr-ruby, n'oubliez pas de préciser vos login et mot de passe pour flickr.

Une fois que vous avez installé tout ça, il ne reste plus qu'à mettre le script moblog.rb dans le répertoire de votre choix et créer dans votre serveur mail un alias depuis l'adresse de votre choix vers le script. Par exemple, avec qmail, si vous créez un fichier "/var/qmail/alias/.qmail-mymoblog" qui contient pour unique ligne "| /home/erwan/moblog/moblog.rb", il suffira d'envoyer un email a mymoblog@mamachine.net et le tour est joué !

moblog.rb (pensez a changer $blog, $login et $pass) :

#!/usr/bin/ruby

require 'xmlrpc/client'
require 'flickr-ruby.rb'
require 'rmail'

$blog = "1234567"
$login = "toto"
$pass = "tata"

# Post to my blog
def blogPost(content)
server = XMLRPC::Client.new("plant.blogger.com", "/api/RPC2")
blogger = server.proxy( "blogger" )

blogger.newPost("0123456789ABCDEF",
$blog, $login, $pass,
content, true)
end

# Upload a photo and return the url
def flickPost(path)
flickUp = Upload.new
photo = flickUp.upload(path)
return photo.getURL('Medium', 'source')
end

def get_attachement_filename(message)
result = message.header['Content-Type']
result = result.sub(Regexp.new('.*name="(.*)"', Regexp::MULTILINE), '\1')
result.tr!('^A-Za-z0-9.', '')
return result
end

# Upload photo and post the comment to the blog
def moblogPost(image, text)
photo = flickPost(image)
content = "<p>" + text +
"</p><p style='text-align: center'>"+
"<img src='" + photo + "'/></p>"
blogPost(content)
end

msg = RMail::Parser.read($stdin)
text = ""
imagefile = ""
if msg.multipart?
msg.each_part do |part|
case part.header.media_type
when 'image'
imagefile = "/tmp/"+get_attachement_filename(part)
File.open(imagefile, 'w') {|f|
f.write(part.decode) }
when 'text'
text = part.body
end
end
end

if (imagefile != "")
moblogPost(imagefile, text)
File.delete(imagefile)
end

Le blog de M. l'Ambassadeur

Cela fait maintenant deux semaines que M. de Montferrand, l'Ambassadeur de France au Japon à ouvert un blog. Au départ j'étais un peu sceptique, je m'attendais à ce que le blog soit mis à jour tous les 36 du mois, et seulement pour des annonces ultra-officielles.

Eh non, je m'étais trompé. Le Journal Intime de l'Ambassadeur de France au Japon (c'est comme ça que je traduis 「駐日フランス大使の日記」, mais j'ai probablement tort - ça se traduit probablement tout simplement "blog") a une vraie tête de blog. Des sujets divers, pas seulement politiques avec un billet culinaire, le tout étant bilingue, grâce aux talents des traductrices qu'il a à sa disposition.

Bien sûr, on peut critiquer la plate-forme choisie. Pour faire un blog bilingue, pourquoi avoir choisi une plate-forme qui utilise un encodage japonais, et qui rendent les accents français très laids ? Que ce soit mon hébergeur ou un outil de blog pour héberger soi-même son blog (dotclear, b2evolution, WordPress...), les solutions qui gèrent bien l'unicode ne manquent pas.

En tout cas, j'en connais un qui doit être content que l'Ambassade s'intéresse un peu plus à Internet !