29 juin 2005

Mon professeur est un vrai informaticien

Cet après-midi lors de la réunion d'équipe, mon professeur (japonais) expliquait à un élève manquant un peu d'initiative que c'était à lui de prendre les choses en main, d'aller voir le professeur-assistant quand il a des problèmes plutôt que d'attendre que le professeur-assistant vienne le voir.

« Vois-tu, si tu attends que Pr. A vienne te voir, et que lui attend que tu ailles le voir, vous êtes en situation de dead-lock. L'une des solutions pour résoudre le dead-lock c'est le timeout. Au bout d'un certain temps, s'il n'est pas venu te voir, tu dois y aller par toi-même. »



Et voilà comment on se met à appliquer l'informatique à la vie de tout les jours ! Pour les non-informaticiens, le dead-lock (verrou mortel, brrr) c'est un terme utilisé quand on parle de multi-tâche (avec des programmes qui discutent entre eux) ou quand des philosophes mangent des spaghetti en se partageant leur fourchettes.

Bien sûr, j'imagine qu'à l'origine ces concepts informatiques sont inspirés de la vie réelle, mais c'est bien drôle de se rendre compte qu'à force de faire de l'informatique on a le cerveau qui se met à raisonner en prenant l'informatique comme référence, et essaye de trouver des analogies informatiques à tous les problèmes qu'on rencontre.

28 juin 2005

Un nouveau moteur de recherche

Oui, un moteur de recherche français : Mozbot. Déjà je trouve que le nom est un peu bizarre, ça rappelle (faussement) le projet Mozilla qui n'a rien à voir.

Donc je suis allé faire un petit tour, et j'ai été bien déçu. D'une part le site a un partenariat avec Google et utilise simplement ses résultats, donc pour le nouveau "vrai" moteur de recherche français, on repassera. Au final, c'est un Google avec quelques gadgets en plus dont la plupart peuvent s'obtenir côté client. Espérons que ce soit un tremplin pour qu'ils montent ensuite leur propre index.

Comme moteur de recherche français, il reste quand même Exalead. J'ai l'impression qu'ils ont leur propre index de pages, ce qui est primordial (ce qui fait la valeur d'un moteur de recherche, c'est l'index, la façon dont les requêtes sont faites, et le tri des résultats ; pas les gadgets). Ils ont aussi quelques fonctionalités intéressantes, en particulier leur analyse linguistique est bonne, ils proposent une classification des résultats par thème. Par contre, je ne sais pas pourquoi le japonais fait du mojibake, alors qu'ils affirment que leur moteur est parfaitement multi-lingue.

24 juin 2005

Dictionnaires

Depuis que je suis au Japon, je suis de près tout ce qui touche aux dictionnaires français-japonais, ou à l'aide à la traduction ou la lecture. En effet, de tels dictionnaires utilisables par les francophones sont assez rares ; la plupart des dictionnaires sont faits pour les japonais.
Je passe sur les dictionnaires électroniques, qui sont très utiles mais ce n'est pas le sujet.

Voici donc une petite liste, non exhaustive bien sur :
  • NihongoBenkyo : (Linux seulement) encore très jeune, c'est un logiciel très prometteur. L'auteur a l'intention d'en faire un logiciel d'aide à l'apprentissage du japonais.
  • Moji : (Linux, Mac, Windows) une extension Firefox qui intègre un dictionnaire de mots et un dictionnaire de kanji au navigateur.
  • Dictionnaire-japonais.fr : un site très intéressant et très important car il s'attaque à une tâche difficile, la création de données. Les logiciels precedement décrits ont besoin de données, et les seules données qui étaient disponibles étaient de mauvaise qualité et non maintenues.
Je suis très content de voir tant de dynamisme parmi les informaticiens français, c'est probablement le signe que la langue japonaise est populaire parmi les fous du clavier. J'espere pouvoir mettre (à nouveau) la main à la pâte une fois que ma thèse sera soutenue.

PS : oui, je suis en fin de thèse et mon professeur vient de me dire qu'il avait trouvé deux rapporteurs. Ça y est, je suis vraiment dans la dernière ligne droite !

21 juin 2005

Tour des Ambassades

Voici un joli jardin (dans le bas) avec piscine dans l'arrondissement de Minato, en plein milieu de Tokyo. Qui peut bien pouvoir se payer le luxe d'avoir un si grand jardin ? Le dirigeant d'une multinationale japonaise, un dessinateur de manga ou encore un créateur de jeux vidéos mondialement connu ?

Eh non. C'est l'Ambassadeur de France. Enfin c'est le domicile officiel, ça appartient à la France et chaque Ambassadeur successif l'occupe pendant son mandat. Pour les français, il y a une fois dans l'année ou vous pouvez être surs d'être invité : le 14 juillet ! Même les français de passage y sont conviés, ainsi que leurs conjoints même étrangers. Il paraît que c'est une tradition française qui se fait dans toutes les Ambassades du monde. Vous pourrez voir la piscine de plus près, mais malheureusement pas vous baigner (pourtant vu la chaleur en juillet à Tokyo...)

Juste au-dessus, un autre jardin avec piscine, c'est celle du collègue allemand. Dans le quartier il y a aussi les ambassades de Suisse, de Norvège, de Finlande, du Pakistan, de Madagascar, de Corée, du Qatar, d'Australie, de Chine et j'en oublie surement... Mais aucune n'a de domaine qui égale celui de la France (petite fierté chauvine) !

Même les américains n'ont pas une si belle ambassade ! Bon, il faut reconnaître que leur ambassade est quand même plus proche des ministères japonais et de l'Assemblée.

Il faut tout de même reconnaître que l'Ambassade de Grande Bretagne reçoit la palme : un grand jardin, une piscine, plusieurs bâtiments, le tout... Juste en face du Palais Impérial. Normal, ce sont eux qui sont arrivés les premiers !

La France, installée tôt au Japon, aussi avait traditionnellement son Ambassade près des Jardins Impériaux. Cependant, l'Ambassade devenant trop petite et la résidence ayant été détruite par un tremblement de terre, il fallait déménager. C'est à Paul Claudel, à l'époque Ambassadeur de France, que l'on doit ce beau jardin.

Tourisme Satellite à Tokyo

Google Map ayant élargi un peu sa vision du monde, nous avons maintenant les photos satellites de Tokyo. Voici donc un peu de tourisme aérien, avec quelques coins et bâtiments intéressants de Tokyo.

Tokyo

Commençons par la mairie de Tokyo, moins belle que celle de Paris mais beaucoup plus grande (surtout vue d'en bas). C'est le point culminant de Tokyo. À quelques pas vers l'est Shinjuku, pas très intéressant vu d'en haut si ce n'est la tour NTT Docomo un peu au sud, qu'on aperçoit aussi sur la photo en titre de ce blog (vous voyez, la tour en crayon à droite ?).

Redescendons un peu vers le sud, on arrive à la forêt de Yoyogi. Dans la partie est se trouve le Meiji-Jingu, un temple shinto construit par l'empereur du même nom ; il a regné de 1852 à 1912, c'est lui qui a fait entrer le Japon dans l'ère moderne. Croyez-moi ou non, mais j'ai cultivé du riz dans un champ près du Meiji-Jingu avec l'association des jeunes shinto du temple (le genre de YMCA/YWCA version shinto). Dans la partie ouest se trouve le parc de Yoyogi, où il y a toujours des musiciens, des danseurs/lutteurs de Capoiera, des jeunes troupes de théatre qui répetent et même parfois un groupe de quinquagénaires vétus de blousons de cuir qui dansent autour d'une chaîne hi-fi portable posée à même le sol (avec écrit avec clous sur le blouson noir : « Tokyo Rockabilly Club »).

Cette fois on quitte la partie ouest ; prenons le métro pour aller jusqu'au quartier de Chiyoda, le coeur de Tokyo. On arrive aux Jardins Impériaux, dont une bonne partie est ouverte au public et est donc un parc. Ce sont ces jardins qui sont en premier plan de la photo qui se trouve en haut de cette page. Au nord des Jardins Impériaux se trouve le Budokan. Traditionnellement un lieu ou se pratiquaient les arts martiaux, c'est maintenant plus une salle de concert qu'autre chose. Ah, cet endroit m'a tant fait rêvé quand j'étais adolescent et que je jouais au jeu vidéo du même nom... Au sud on a bien entendu le Palais Impérial.

Sortons donc par la sortie nord, le quartier de l'électronique, Akihabara, n'est pas très loin de là. Vu d'en haut c'est un peu décevant, mais quand on y est ça vaut le coup d'œil. On reconnait quand même la gare (en bas a droite, en blanc) où se coupent la ligne de train Yamanote qui fait le tour de Tokyo et la ligne Chuo qui le traverse d'ouest en est. On reconnaît également la rue principale, le grand axe nord-sud a l'ouest de la gare. Attention, ce n'est pas dans cette rue que vous ferez les meilleures affaires : mieux vaut s'infiltrer dans les petites rues parallèles !

Si on remonte un peu, à quelques pas se trouve le parc de Ueno, célèbre pour son Panda. Pas loin vers l'est se trouve le quartier d'Asakusa, le vieux Tokyo. S'y trouve la célèbre porte des éclairs (Kaminari-Mon), plusieurs temples, des boutiques japonaises traditionnelles, et... Un restau français, tenu par le gars Robert qui est bien sympa et qui mérite qu'on passe lui dire bonjour.

Alors, prenons maintenant le bateau (Himiko tant qu'à faire), et descendons jusqu'à Odaiba. Ce que vous voyez-là c'est du remblait, tout est construit sur... Des ordures. Y compris la petite plage, y compris les gigantesques studios de la chaîne Fuji TV (la boule dans le bas). On peut visiter une partie des studios, et monter dans la boule. Ça vaut le coup, on a une belle vue panoramique. Rentrons finalement sur le continent en prenant cette fois le Rainbow Bridge.

Avant de terminer ce tour de Tokyo, arrêtons-nous au Hamarikyu Onshi Teien pour y boire un thé vert sur les tatamis d'une petite maison au dessus du lac. C'est un très joli petit parc japonais. Ce qui est amusant, c'est que le parc est au bord de la mer ; il y a donc un lac au milieu d'un jardin japonais... Avec des algues dedans ! Ça surprend. Demain matin, si on se lève assez tôt on ira voir le plus grand marché au poisson du monde, Tsukiji, qui est juste à côté. Il ce qui vit en mer s'y trouve, et la vente de thons entiers à la criée est unique. La Tour de Tokyo, copie de la Tour Eiffel en un peu plus grand n'est pas très loin non plus.

Au fait, puisque j'en suis dans l'explication de ma photo du haut... Pour ceux qui n'avaient pas deviné, au fond c'est le Mont Fuji.

Mise à jour : Google Japan a ajouté les cartes et la recherche locale. C'est bien pratique !

19 juin 2005

Roppongi Fever

À Tokyo, Roppongi est le quartier de boîtes de nuits et des étrangers (Américains et Européens principalement).


Je n'y suis pas allé souvent, peut-être une ou deux fois au plus en 4 ans. Dehors, il y a des rabatteurs noirs qui appellent les passants pour les encourager a entrer dans leur club. Ils ont un look très "noir américain", avec le treillis, le bandana, mais la plupart sont africains : il suffit qu'ils entendent parler français pour qu'ils arrêtent de parler anglais (ce qui ne veut pas dire qu'ils nous lâchent, au contraire : « Viens, tu es mon ami, tu viens dans mon club. C'est pas cher et il y a plein de filles... » « Nan nan nan, c'est mon ami a moi, aller viens je te fais un prix t'es mon ami. Et puis dans mon club tu peux toucher, c'est bien, tu viens... »).

J'avais un ami français qui était expert des boîtes de nuits tokyoïtes ; il connaissait bien les boîtes de Roppongi mais aussi celles de Shinjuku (plus japonais) ou de Shibuya (japonais aussi mais plus jeune). C'était au point qu'il était copain avec tous les rabatteurs ! Il était donc capable de décider dans quelle boîte aller en fonction de la musique qui y passe, de l'ambiance (genre le baisodrome, ou plus "bon enfant"). Il est retourné en France il y a peu.

Donc oui ; je parle de baisodrome car en particulier à Roppongi il y a pas mal de clubs pour les gens qui cherchent une aventure d'un soir. En général on y trouve des japonaises pas farouches qui recherchent un étranger pour la nuit, et des étrangers souvent sans succès dans leur pays d'origine qui cherchent des japonaises pas farouches. (Attention à ne pas généraliser, ce genre de filles en forte concentration à Roppongi est minoritaire en général).

Tout cela pour dire qu'il y a un syndrome chez les étrangers de Tokyo, qu'on pourrait appeller le syndrome de charismaman. Certains étrangers qui etaient de vrais loosers dans leur pays se découvrent un certain succès a Roppongi, et se montent la tête avec ça. C'est dommage car c'est complètement factice, les japonaises en question aiment les étrangers comme un homme pourrait aimer les blondes a forte poitrine. Ça a juste le mérite de redonner confiance en soi a ces gaillards, s'ils parviennent au final à faire la part des choses. Bref, Roppongi c'est parfait pour ceux qui veulent « s'amuser », mais ceux qui y cherchent quelque chose de plus durable risquent d'être déçus. Contrairement aux apparences, quand on cherche quelqu'un avec qui on veut passer une bonne partie de la vie, aller a l'autre bout du monde ne facilite en rien les choses.

17 juin 2005

Kyopon

Le 京ぽん, c'est mon nouveau téléphone mobile (mon PHS, en fait). Bien qu'il soit globalement moins performant que mon téléphone précédent, il est plus petit, plus léger, et surtout Opera allié au prix dérisoire des paquets IP chez Willcom lui donne des allures de produits de Geek.
En effet... Un exemple amusant : vous savez peut-être que depuis plusieurs années, on peut télécharger des jeux sur son téléphone portable, jeux programmés en Java ou en Brew. Même si on en est pas au niveau de la PSP, ça permet de faire tourner de petits jeux du niveau d'une Gameboy Color, donc c'est sympathique. Ça, c'est sur les téléphones portables. Aucun PHS ne supporte les jeux... Sauf le Kyopon !

En realite, il ne supporte pas vraiment les jeux, mais avec Opera on peut jouer à des jeux en Javascript (attention, pas Java ! Javascript, ce n'est pas pareil.) Alors bien sûr c'est très moche comparé à ce qui ce fait sur les téléphones, c'est moins jouable, mais ça marche et c'est surtout l'astuce technique qui est intéressante. D'ailleurs, pour certaines applications autres que les jeux (comme la conversion des années "après Jésus-Christ" en année japonaise) ça fonctionne très bien.
Même sans Kyopon, vous pouvez les tester avec un navigateur qui supporte le Javascript.
J'ai gardé le meilleur pour la fin : Colony ! Un jeu en réseau qui utilise les informations sur la localisation. En clair, quand on se déplace dans la vraie vie, on se déplace aussi dans le jeu. Ce jeu fait un petit buzz parmi les utilisateurs de kyopon.