Le Retour du "Pitchi"
Ceux qui ont vécu (ou vivent) au Japon doivent connaître le PHS (Personal Handyphone System), qui a toujours été une sorte de téléphone mobile du pauvre et servait jusqu'ici surtout pour le transport de données a bas débit. En effet, le réseau PHS (qui est aussi ancien que le GSM) est très bien adapté pour le transfert de données ; par contre les antennes relais ont une faible portée, ce qui fait que la couverture est plus limitée que les réseaux de téléphonie mobile. De plus, les PHS n'ont pas (encore ?) toutes les fonctions avancées des téléphones mobiles : appareils photo haute résolution, jeux téléchargeables, GPS...
De DDI Pocket a Willcom
Jusqu'à récemment, le principal opérateur de PHS était DDI Pocket, une filiale de KDDI. KDDI possède aussi l'opérateur de téléphonie mobile AU, qui a récement pris le leadership à l'opérateur historique NTT Docomo. Il y avait donc deux offres chez DDI Pocket : une offre de téléphonie, avec des couts légèrement inférieurs aux téléphones mobiles pour communications entre PHS, et une offre d'Internet illimité pour les ordinateurs portables ou les PDA (AirH"). Bref, du point de vue de KDDI, la téléphonie mobile c'etait AU et DDI Pocket n'était bon qu'à fournir un accès Internet mobile forfaitaire mais bas débit.
Je ne sais pas ce qui a poussé KDDI à vendre DDI Pocket, peut-être que c'est parce que l'arrivée du 3G va permettre a AU d'attaquer le segment de marché de l'Internet mobile (interprétation personnelle). Toujours est-il qu'en février, une World Company américaine rachete 60% des parts de DDI Pocket, prenant le contrôle de l'entreprise. Le fabricant de téléphones (entre autres) Kyocera a aujourd'hui 30% du capital, tandis que KDDI a gardé 10%.
DDI Pocket se trouve renommé Willcom pour l'occasion, et la « nouvelle » entreprise change de cap, et jette un pavé dans la mare de la téléphonie mobile.
- Communications et emails gratuits illimités d'un PHS à un autre
- Emails et Internet mobile 10 fois moins cher (0.02 yen, soit 3 centimes d'euros le paquet)
Eh oui, ça fait bizarre. Tout ça pour 2900 yen par mois, les communications vers les mobiles non PHS ou les fixes étant légèrement moins chères que la concurrence. D'autant plus qu'il existe un combiné de Kyocera equipé du navigateur Opera, qui permet de visualiser la plupart des sites web, meme si le webmestre n'a pas prévu de version mobile. Ce combiné est connectable par USB à un ordinateur portable, ce qui permet d'avoir en plus la connection Internet mobile (qui peut-être purement forfaitaire pour 2100 yen de plus par mois).
Des tarifs lisibles
Autre point appréciable, les tarifs sont simples et faciles à comprendre. Il me semble que c'est un peu pareil en France, mais ici il faut vraiment etre expert comptable pour pouvoir comparer les offres. Voici un exemple, les tarifs de la 3G chez AU. En fait, on choisit l'un des 5 forfaits, plus ou moins gros. Dans ce forfait il y a une somme utilisable pour les communications. Par exemple, dans le plan le plus petit (a 4000 yen) on a 1000 yen de communications gratuites. Au-delà de ces 1000 yen, c'est en supplément mais au même prix. Alors, combien coûte la minute ? Difficile à dire... Ca depend de plusieurs choses.
- Le forfait : plus le forfait est gros, moins les communications sont chères
- Le destinataire : selon qu'il s'agisse d'un mobile du même opérateur, d'un autre opérateur, d'un fixe loin ou d'un fixe pas loin, le prix est différent.
- L'heure de la journée, si on est en semaine ou en week-end
Ensuite il faut rajouter les paquets : emails (envoi et reception) et consultations de sites web, les petits supplements (par exemple 100 yen pour utiliser le service GPS).
Vous allez me dire : ça coûte cher, tout ça ! Ah, mais AU, Docomo et Vodaphone ont pensé à tout. Il y a une myriade de plans de réductions : tarif étudiant, pack familial, engagement sur un ou deux ans, forfaits pour avoir Internet moins chers, "mon numéro préféré"... Ah, bien sur, il faut payer pour accéder aux reductions, donc on a intérêt à bien faire ses calculs pour voir si on retombe sur ses pieds. Au final, par un petit sondage autour de moi, une facture de téléphone mobile normale oscille entre 5 000 yen et 10 000 yen.
Et moi dans tout cela...
J'ai donc décidé d'arrêter la fuite en avant, et mon téléphone me servira dorenavant à téléphoner, envoyer des emails et aller sur Internet. Je veux maîtriser mon budget de téléphone mobile, ce qui n'est clairement pas possible avec les opérateurs classiques. Je renonce finalement aux jeux Java, au GPS, a l'appareil photo haute resolution, au lecteur MP3 intégré, et mon portefeuille ne s'en portera que mieux.
Ça fait bizarre d'avoir un téléphone moins performant que le précédent, mais finalement, c'est peut-être un peu cela la décroissance ?
Ça fait bizarre d'avoir un téléphone moins performant que le précédent, mais finalement, c'est peut-être un peu cela la décroissance ?
2 commentaires:
Donc le PHS n'est pas encore mort. Je suis chez Docomo et eux ils vont arrêter leur offre.
Payez plus pour finalement pas grand chose de plus (utile) ? Non, merci !
PS: Je me suis permis de vous ajouter dans l'annuaire des blogs franco-japonais sur le Japon ou la France de mon site.
Eh oui, moi aussi qui utilisait AU je ne pensais pas que je passerai au PHS.
A mon avis, Docomo c'est comme KDDI : ils ne veulent pas concurrencer leur service de telephonie mobile, donc ils preferent pousser Foma (bien plus lucratif) que le PHS.
PS: merci!
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