29 juin 2005

Mon professeur est un vrai informaticien

Cet après-midi lors de la réunion d'équipe, mon professeur (japonais) expliquait à un élève manquant un peu d'initiative que c'était à lui de prendre les choses en main, d'aller voir le professeur-assistant quand il a des problèmes plutôt que d'attendre que le professeur-assistant vienne le voir.

« Vois-tu, si tu attends que Pr. A vienne te voir, et que lui attend que tu ailles le voir, vous êtes en situation de dead-lock. L'une des solutions pour résoudre le dead-lock c'est le timeout. Au bout d'un certain temps, s'il n'est pas venu te voir, tu dois y aller par toi-même. »



Et voilà comment on se met à appliquer l'informatique à la vie de tout les jours ! Pour les non-informaticiens, le dead-lock (verrou mortel, brrr) c'est un terme utilisé quand on parle de multi-tâche (avec des programmes qui discutent entre eux) ou quand des philosophes mangent des spaghetti en se partageant leur fourchettes.

Bien sûr, j'imagine qu'à l'origine ces concepts informatiques sont inspirés de la vie réelle, mais c'est bien drôle de se rendre compte qu'à force de faire de l'informatique on a le cerveau qui se met à raisonner en prenant l'informatique comme référence, et essaye de trouver des analogies informatiques à tous les problèmes qu'on rencontre.

28 juin 2005

Un nouveau moteur de recherche

Oui, un moteur de recherche français : Mozbot. Déjà je trouve que le nom est un peu bizarre, ça rappelle (faussement) le projet Mozilla qui n'a rien à voir.

Donc je suis allé faire un petit tour, et j'ai été bien déçu. D'une part le site a un partenariat avec Google et utilise simplement ses résultats, donc pour le nouveau "vrai" moteur de recherche français, on repassera. Au final, c'est un Google avec quelques gadgets en plus dont la plupart peuvent s'obtenir côté client. Espérons que ce soit un tremplin pour qu'ils montent ensuite leur propre index.

Comme moteur de recherche français, il reste quand même Exalead. J'ai l'impression qu'ils ont leur propre index de pages, ce qui est primordial (ce qui fait la valeur d'un moteur de recherche, c'est l'index, la façon dont les requêtes sont faites, et le tri des résultats ; pas les gadgets). Ils ont aussi quelques fonctionalités intéressantes, en particulier leur analyse linguistique est bonne, ils proposent une classification des résultats par thème. Par contre, je ne sais pas pourquoi le japonais fait du mojibake, alors qu'ils affirment que leur moteur est parfaitement multi-lingue.

24 juin 2005

Dictionnaires

Depuis que je suis au Japon, je suis de près tout ce qui touche aux dictionnaires français-japonais, ou à l'aide à la traduction ou la lecture. En effet, de tels dictionnaires utilisables par les francophones sont assez rares ; la plupart des dictionnaires sont faits pour les japonais.
Je passe sur les dictionnaires électroniques, qui sont très utiles mais ce n'est pas le sujet.

Voici donc une petite liste, non exhaustive bien sur :
  • NihongoBenkyo : (Linux seulement) encore très jeune, c'est un logiciel très prometteur. L'auteur a l'intention d'en faire un logiciel d'aide à l'apprentissage du japonais.
  • Moji : (Linux, Mac, Windows) une extension Firefox qui intègre un dictionnaire de mots et un dictionnaire de kanji au navigateur.
  • Dictionnaire-japonais.fr : un site très intéressant et très important car il s'attaque à une tâche difficile, la création de données. Les logiciels precedement décrits ont besoin de données, et les seules données qui étaient disponibles étaient de mauvaise qualité et non maintenues.
Je suis très content de voir tant de dynamisme parmi les informaticiens français, c'est probablement le signe que la langue japonaise est populaire parmi les fous du clavier. J'espere pouvoir mettre (à nouveau) la main à la pâte une fois que ma thèse sera soutenue.

PS : oui, je suis en fin de thèse et mon professeur vient de me dire qu'il avait trouvé deux rapporteurs. Ça y est, je suis vraiment dans la dernière ligne droite !

21 juin 2005

Tour des Ambassades

Voici un joli jardin (dans le bas) avec piscine dans l'arrondissement de Minato, en plein milieu de Tokyo. Qui peut bien pouvoir se payer le luxe d'avoir un si grand jardin ? Le dirigeant d'une multinationale japonaise, un dessinateur de manga ou encore un créateur de jeux vidéos mondialement connu ?

Eh non. C'est l'Ambassadeur de France. Enfin c'est le domicile officiel, ça appartient à la France et chaque Ambassadeur successif l'occupe pendant son mandat. Pour les français, il y a une fois dans l'année ou vous pouvez être surs d'être invité : le 14 juillet ! Même les français de passage y sont conviés, ainsi que leurs conjoints même étrangers. Il paraît que c'est une tradition française qui se fait dans toutes les Ambassades du monde. Vous pourrez voir la piscine de plus près, mais malheureusement pas vous baigner (pourtant vu la chaleur en juillet à Tokyo...)

Juste au-dessus, un autre jardin avec piscine, c'est celle du collègue allemand. Dans le quartier il y a aussi les ambassades de Suisse, de Norvège, de Finlande, du Pakistan, de Madagascar, de Corée, du Qatar, d'Australie, de Chine et j'en oublie surement... Mais aucune n'a de domaine qui égale celui de la France (petite fierté chauvine) !

Même les américains n'ont pas une si belle ambassade ! Bon, il faut reconnaître que leur ambassade est quand même plus proche des ministères japonais et de l'Assemblée.

Il faut tout de même reconnaître que l'Ambassade de Grande Bretagne reçoit la palme : un grand jardin, une piscine, plusieurs bâtiments, le tout... Juste en face du Palais Impérial. Normal, ce sont eux qui sont arrivés les premiers !

La France, installée tôt au Japon, aussi avait traditionnellement son Ambassade près des Jardins Impériaux. Cependant, l'Ambassade devenant trop petite et la résidence ayant été détruite par un tremblement de terre, il fallait déménager. C'est à Paul Claudel, à l'époque Ambassadeur de France, que l'on doit ce beau jardin.

Tourisme Satellite à Tokyo

Google Map ayant élargi un peu sa vision du monde, nous avons maintenant les photos satellites de Tokyo. Voici donc un peu de tourisme aérien, avec quelques coins et bâtiments intéressants de Tokyo.

Tokyo

Commençons par la mairie de Tokyo, moins belle que celle de Paris mais beaucoup plus grande (surtout vue d'en bas). C'est le point culminant de Tokyo. À quelques pas vers l'est Shinjuku, pas très intéressant vu d'en haut si ce n'est la tour NTT Docomo un peu au sud, qu'on aperçoit aussi sur la photo en titre de ce blog (vous voyez, la tour en crayon à droite ?).

Redescendons un peu vers le sud, on arrive à la forêt de Yoyogi. Dans la partie est se trouve le Meiji-Jingu, un temple shinto construit par l'empereur du même nom ; il a regné de 1852 à 1912, c'est lui qui a fait entrer le Japon dans l'ère moderne. Croyez-moi ou non, mais j'ai cultivé du riz dans un champ près du Meiji-Jingu avec l'association des jeunes shinto du temple (le genre de YMCA/YWCA version shinto). Dans la partie ouest se trouve le parc de Yoyogi, où il y a toujours des musiciens, des danseurs/lutteurs de Capoiera, des jeunes troupes de théatre qui répetent et même parfois un groupe de quinquagénaires vétus de blousons de cuir qui dansent autour d'une chaîne hi-fi portable posée à même le sol (avec écrit avec clous sur le blouson noir : « Tokyo Rockabilly Club »).

Cette fois on quitte la partie ouest ; prenons le métro pour aller jusqu'au quartier de Chiyoda, le coeur de Tokyo. On arrive aux Jardins Impériaux, dont une bonne partie est ouverte au public et est donc un parc. Ce sont ces jardins qui sont en premier plan de la photo qui se trouve en haut de cette page. Au nord des Jardins Impériaux se trouve le Budokan. Traditionnellement un lieu ou se pratiquaient les arts martiaux, c'est maintenant plus une salle de concert qu'autre chose. Ah, cet endroit m'a tant fait rêvé quand j'étais adolescent et que je jouais au jeu vidéo du même nom... Au sud on a bien entendu le Palais Impérial.

Sortons donc par la sortie nord, le quartier de l'électronique, Akihabara, n'est pas très loin de là. Vu d'en haut c'est un peu décevant, mais quand on y est ça vaut le coup d'œil. On reconnait quand même la gare (en bas a droite, en blanc) où se coupent la ligne de train Yamanote qui fait le tour de Tokyo et la ligne Chuo qui le traverse d'ouest en est. On reconnaît également la rue principale, le grand axe nord-sud a l'ouest de la gare. Attention, ce n'est pas dans cette rue que vous ferez les meilleures affaires : mieux vaut s'infiltrer dans les petites rues parallèles !

Si on remonte un peu, à quelques pas se trouve le parc de Ueno, célèbre pour son Panda. Pas loin vers l'est se trouve le quartier d'Asakusa, le vieux Tokyo. S'y trouve la célèbre porte des éclairs (Kaminari-Mon), plusieurs temples, des boutiques japonaises traditionnelles, et... Un restau français, tenu par le gars Robert qui est bien sympa et qui mérite qu'on passe lui dire bonjour.

Alors, prenons maintenant le bateau (Himiko tant qu'à faire), et descendons jusqu'à Odaiba. Ce que vous voyez-là c'est du remblait, tout est construit sur... Des ordures. Y compris la petite plage, y compris les gigantesques studios de la chaîne Fuji TV (la boule dans le bas). On peut visiter une partie des studios, et monter dans la boule. Ça vaut le coup, on a une belle vue panoramique. Rentrons finalement sur le continent en prenant cette fois le Rainbow Bridge.

Avant de terminer ce tour de Tokyo, arrêtons-nous au Hamarikyu Onshi Teien pour y boire un thé vert sur les tatamis d'une petite maison au dessus du lac. C'est un très joli petit parc japonais. Ce qui est amusant, c'est que le parc est au bord de la mer ; il y a donc un lac au milieu d'un jardin japonais... Avec des algues dedans ! Ça surprend. Demain matin, si on se lève assez tôt on ira voir le plus grand marché au poisson du monde, Tsukiji, qui est juste à côté. Il ce qui vit en mer s'y trouve, et la vente de thons entiers à la criée est unique. La Tour de Tokyo, copie de la Tour Eiffel en un peu plus grand n'est pas très loin non plus.

Au fait, puisque j'en suis dans l'explication de ma photo du haut... Pour ceux qui n'avaient pas deviné, au fond c'est le Mont Fuji.

Mise à jour : Google Japan a ajouté les cartes et la recherche locale. C'est bien pratique !

19 juin 2005

Roppongi Fever

À Tokyo, Roppongi est le quartier de boîtes de nuits et des étrangers (Américains et Européens principalement).


Je n'y suis pas allé souvent, peut-être une ou deux fois au plus en 4 ans. Dehors, il y a des rabatteurs noirs qui appellent les passants pour les encourager a entrer dans leur club. Ils ont un look très "noir américain", avec le treillis, le bandana, mais la plupart sont africains : il suffit qu'ils entendent parler français pour qu'ils arrêtent de parler anglais (ce qui ne veut pas dire qu'ils nous lâchent, au contraire : « Viens, tu es mon ami, tu viens dans mon club. C'est pas cher et il y a plein de filles... » « Nan nan nan, c'est mon ami a moi, aller viens je te fais un prix t'es mon ami. Et puis dans mon club tu peux toucher, c'est bien, tu viens... »).

J'avais un ami français qui était expert des boîtes de nuits tokyoïtes ; il connaissait bien les boîtes de Roppongi mais aussi celles de Shinjuku (plus japonais) ou de Shibuya (japonais aussi mais plus jeune). C'était au point qu'il était copain avec tous les rabatteurs ! Il était donc capable de décider dans quelle boîte aller en fonction de la musique qui y passe, de l'ambiance (genre le baisodrome, ou plus "bon enfant"). Il est retourné en France il y a peu.

Donc oui ; je parle de baisodrome car en particulier à Roppongi il y a pas mal de clubs pour les gens qui cherchent une aventure d'un soir. En général on y trouve des japonaises pas farouches qui recherchent un étranger pour la nuit, et des étrangers souvent sans succès dans leur pays d'origine qui cherchent des japonaises pas farouches. (Attention à ne pas généraliser, ce genre de filles en forte concentration à Roppongi est minoritaire en général).

Tout cela pour dire qu'il y a un syndrome chez les étrangers de Tokyo, qu'on pourrait appeller le syndrome de charismaman. Certains étrangers qui etaient de vrais loosers dans leur pays se découvrent un certain succès a Roppongi, et se montent la tête avec ça. C'est dommage car c'est complètement factice, les japonaises en question aiment les étrangers comme un homme pourrait aimer les blondes a forte poitrine. Ça a juste le mérite de redonner confiance en soi a ces gaillards, s'ils parviennent au final à faire la part des choses. Bref, Roppongi c'est parfait pour ceux qui veulent « s'amuser », mais ceux qui y cherchent quelque chose de plus durable risquent d'être déçus. Contrairement aux apparences, quand on cherche quelqu'un avec qui on veut passer une bonne partie de la vie, aller a l'autre bout du monde ne facilite en rien les choses.

17 juin 2005

Kyopon

Le 京ぽん, c'est mon nouveau téléphone mobile (mon PHS, en fait). Bien qu'il soit globalement moins performant que mon téléphone précédent, il est plus petit, plus léger, et surtout Opera allié au prix dérisoire des paquets IP chez Willcom lui donne des allures de produits de Geek.
En effet... Un exemple amusant : vous savez peut-être que depuis plusieurs années, on peut télécharger des jeux sur son téléphone portable, jeux programmés en Java ou en Brew. Même si on en est pas au niveau de la PSP, ça permet de faire tourner de petits jeux du niveau d'une Gameboy Color, donc c'est sympathique. Ça, c'est sur les téléphones portables. Aucun PHS ne supporte les jeux... Sauf le Kyopon !

En realite, il ne supporte pas vraiment les jeux, mais avec Opera on peut jouer à des jeux en Javascript (attention, pas Java ! Javascript, ce n'est pas pareil.) Alors bien sûr c'est très moche comparé à ce qui ce fait sur les téléphones, c'est moins jouable, mais ça marche et c'est surtout l'astuce technique qui est intéressante. D'ailleurs, pour certaines applications autres que les jeux (comme la conversion des années "après Jésus-Christ" en année japonaise) ça fonctionne très bien.
Même sans Kyopon, vous pouvez les tester avec un navigateur qui supporte le Javascript.
J'ai gardé le meilleur pour la fin : Colony ! Un jeu en réseau qui utilise les informations sur la localisation. En clair, quand on se déplace dans la vraie vie, on se déplace aussi dans le jeu. Ce jeu fait un petit buzz parmi les utilisateurs de kyopon.

14 juin 2005

Chikan, Akan !

Philippe Pons nous parle des pervers dans les trains dans Le Monde. C'est vrai que c'est un phénomène assez répandu qui consiste, dans les trains pleins à craquer, à profiter de la promiscuité pour tripoter discrètement les fesses d'une inconnue. Cela arrive le plus souvent quand il y a beaucoup de monde, donc le matin. Il paraît d'ailleurs que les premières victimes de ce harcèlement sont les collégiennes et lycéennes en uniforme, les agresseurs étant souvent des hommes pourtant à l'air respectable, mariés, avec des enfants, cadres dans une grande entreprise japonaise...

Voici donc quelques conseils pour réagir (pour les dames) et se prémunir des fausses accusations (pour les hommes).
  • Mesdames : généralement les pervers craindront les étrangères réputées pour ne pas se laisser marcher sur les pieds, et choisiront une victime plus facile, qui n'osera rien dire. Mais si ça vous arrive, attrappez la main baladeuse par le poignet et levez la au niveau de votre tête en criant "Chikan desu !" Les gens autour de vous comprendront, et vous pouvez descendre à la prochaine station pour faire une déposition si vous souhaitez tuer socialement votre agresseur (viré de son boulot sans espoir d'en retrouver, ses enfants humiliés à l'école, peut-être aussi sa femme qui le quitte...)
  • Messieurs : déjà, ça peut paraître évident, mais avant de tripoter une femme, assurez-vous qu'elle est consentente. En dehors de cela, dans un train bondé il est plus prudent de garder les mains assez haut. Par exemple, une main pour s'accrocher à un anneau et l'autre qui tient fermement le sac au niveau du torse. Ainsi,vous ne risquez pas d'être accusé à tort quand une victime de chikan se trompe de main, ou qu'elle fait délibérément une fausse accusation.
Sur ce, bon voyage et comme on dit dans le kansai, « Chikan, Akan ! »

Image hosted by Photobucket.com

Du Bon Usage des Toilettes Japonaises

Les toilettes traditionnelles japonaises sont encore assez répandues aujourd'hui, donc il est important de bien savoir s'en servir. Les hommes qui n'ont besoin que de faire la petite commission peuvent faire comme ils font d'habitude, pour le reste quelques précisions s'imposent.





Le principe est assez proche des toilettes à la turque, puisqu'on se s'assoit pas sur la cuvette. Il faut monter sur le petit rebord, s'accroupir, et faire ce qu'on a à faire en s'assurant qu'on a le derrière bien au-dessus de la cuvette. Mais attention : il faut tourner le dos à la porte ! Car vous remarquez le petit rebord d'un côté de la cuvette. Si vous utilisez les toilettes dans le mauvais sens, vous n'êtes plus protégé par le rebord et risquez une sortie de piste.

11 juin 2005

Le Retour du "Pitchi"

Ceux qui ont vécu (ou vivent) au Japon doivent connaître le PHS (Personal Handyphone System), qui a toujours été une sorte de téléphone mobile du pauvre et servait jusqu'ici surtout pour le transport de données a bas débit. En effet, le réseau PHS (qui est aussi ancien que le GSM) est très bien adapté pour le transfert de données ; par contre les antennes relais ont une faible portée, ce qui fait que la couverture est plus limitée que les réseaux de téléphonie mobile. De plus, les PHS n'ont pas (encore ?) toutes les fonctions avancées des téléphones mobiles : appareils photo haute résolution, jeux téléchargeables, GPS...

De DDI Pocket a Willcom

Jusqu'à récemment, le principal opérateur de PHS était DDI Pocket, une filiale de KDDI. KDDI possède aussi l'opérateur de téléphonie mobile AU, qui a récement pris le leadership à l'opérateur historique NTT Docomo. Il y avait donc deux offres chez DDI Pocket : une offre de téléphonie, avec des couts légèrement inférieurs aux téléphones mobiles pour communications entre PHS, et une offre d'Internet illimité pour les ordinateurs portables ou les PDA (AirH"). Bref, du point de vue de KDDI, la téléphonie mobile c'etait AU et DDI Pocket n'était bon qu'à fournir un accès Internet mobile forfaitaire mais bas débit.

Je ne sais pas ce qui a poussé KDDI à vendre DDI Pocket, peut-être que c'est parce que l'arrivée du 3G va permettre a AU d'attaquer le segment de marché de l'Internet mobile (interprétation personnelle). Toujours est-il qu'en février, une World Company américaine rachete 60% des parts de DDI Pocket, prenant le contrôle de l'entreprise. Le fabricant de téléphones (entre autres) Kyocera a aujourd'hui 30% du capital, tandis que KDDI a gardé 10%.

DDI Pocket se trouve renommé Willcom pour l'occasion, et la « nouvelle » entreprise change de cap, et jette un pavé dans la mare de la téléphonie mobile.
  • Communications et emails gratuits illimités d'un PHS à un autre
  • Emails et Internet mobile 10 fois moins cher (0.02 yen, soit 3 centimes d'euros le paquet)
Eh oui, ça fait bizarre. Tout ça pour 2900 yen par mois, les communications vers les mobiles non PHS ou les fixes étant légèrement moins chères que la concurrence. D'autant plus qu'il existe un combiné de Kyocera equipé du navigateur Opera, qui permet de visualiser la plupart des sites web, meme si le webmestre n'a pas prévu de version mobile. Ce combiné est connectable par USB à un ordinateur portable, ce qui permet d'avoir en plus la connection Internet mobile (qui peut-être purement forfaitaire pour 2100 yen de plus par mois).

Des tarifs lisibles

Autre point appréciable, les tarifs sont simples et faciles à comprendre. Il me semble que c'est un peu pareil en France, mais ici il faut vraiment etre expert comptable pour pouvoir comparer les offres. Voici un exemple, les tarifs de la 3G chez AU. En fait, on choisit l'un des 5 forfaits, plus ou moins gros. Dans ce forfait il y a une somme utilisable pour les communications. Par exemple, dans le plan le plus petit (a 4000 yen) on a 1000 yen de communications gratuites. Au-delà de ces 1000 yen, c'est en supplément mais au même prix. Alors, combien coûte la minute ? Difficile à dire... Ca depend de plusieurs choses.
  • Le forfait : plus le forfait est gros, moins les communications sont chères
  • Le destinataire : selon qu'il s'agisse d'un mobile du même opérateur, d'un autre opérateur, d'un fixe loin ou d'un fixe pas loin, le prix est différent.
  • L'heure de la journée, si on est en semaine ou en week-end
Ensuite il faut rajouter les paquets : emails (envoi et reception) et consultations de sites web, les petits supplements (par exemple 100 yen pour utiliser le service GPS).

Vous allez me dire : ça coûte cher, tout ça ! Ah, mais AU, Docomo et Vodaphone ont pensé à tout. Il y a une myriade de plans de réductions : tarif étudiant, pack familial, engagement sur un ou deux ans, forfaits pour avoir Internet moins chers, "mon numéro préféré"... Ah, bien sur, il faut payer pour accéder aux reductions, donc on a intérêt à bien faire ses calculs pour voir si on retombe sur ses pieds. Au final, par un petit sondage autour de moi, une facture de téléphone mobile normale oscille entre 5 000 yen et 10 000 yen.

Et moi dans tout cela...

J'ai donc décidé d'arrêter la fuite en avant, et mon téléphone me servira dorenavant à téléphoner, envoyer des emails et aller sur Internet. Je veux maîtriser mon budget de téléphone mobile, ce qui n'est clairement pas possible avec les opérateurs classiques. Je renonce finalement aux jeux Java, au GPS, a l'appareil photo haute resolution, au lecteur MP3 intégré, et mon portefeuille ne s'en portera que mieux.

Ça fait bizarre d'avoir un téléphone moins performant que le précédent, mais finalement, c'est peut-être un peu cela la décroissance ?

10 juin 2005

Le Maire de Tokyo n'aime pas le Français

L'affaire n'est pas toute neuve, puisque l'impair en question date d'octobre 2004. France-Japon.net nous en avait deja fait part a l'époque, dès le mois suivant le « dérapage ».

Pour ceux qui ne sont pas au courant, voici un petit résumé de la situation. D'un côté, il y avait à Tokyo 4 universites publiques mais ne dépendant pas directement du ministere ; elles dépendaient de la métropole de Tokyo. D'un autre côté, le Gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, est connu pour ne pas mâcher ses mots, et avoir des idées bien à droite. Il n'hésite pas a tailler un costard aux immigrés chinois et coréens dès que l'occasion se présente.

Ishihara, en tant que Maire de Tokyo a décidé de regrouper les universités gérées par Tokyo en une seule grande université. C'est là que les problèmes commencent, car fidèle à son habitude il a tout fait depuis la mairie sans demander leur avis aux professeurs et étudiants. Surtout, Ishihara qui est pourtant écrivain décide de rendre les études plus efficaces pour la vie professionnelle, et par conséquent réduit à des petits sous-départements tout ce qui est inutile, et ça inclut bien sûr les langues. Alors qu'il y avait à l'Université Métropolitaine de Tokyo un département pour l'anglais, un pour le français et un pour l'allemand, il n'y a plus qu'un département de « culture internationale ». Les enseignements sont réduits, les professeurs perdent leur statut pour avoir le même que les professeurs des écoles de langue privée... Bref, Ishihara veut dégraisser son mammouth.

Les français ainsi que les japonais franconisants étant prompts à protester dès que les choses ne sont pas faites comme ils le voudraient, n'ont pas tardé avant de prendre la parole. J'imagine donc qu'ils sont parvenus à se faire entendre par le maire de Tokyo et à l'exaspérer suffisement pour qu'il dise, à un discours qui n'avait rien à voir, que le français était une langue inutile et que c'était futile de vouloir s'accrocher à cette langue dans laquelle on ne peut même pas compter correctement.

Je cite, car ça en vaut la peine : « Le français étant une langue inapte au calcul, il est tout à fait normal qu'elle soit disqualifiée comme langue internationale. Certains individus qui s'accrochent à une telle langue manifestent une opposition infructueuse (à la suppression de l'actuelle Université municipale et à la création d'une nouvelle université). C'est ridicule, et ne mérite même pas d'être pris en considération. »

Mais malheureusement pour M. le Maire, les français sont tétus... Et ils ne s'avouent pas vaincus comme ça. Un collectif vient de se monter pour assigner le Maire en justice ! Cette fois il ne s'agit plus des professeurs de l'université, mais de directeurs d'écoles de langue qui considèrent les propos du maire comme une entrave à leur activité professionnelle.

Et dernier rebondissement : récement, le très respecté correspondant du Monde à Tokyo Philippe Pons a écrit un article relatant tout cela pour les lecteurs français.
Précision très importante : il s'agit bien des propos du gouverneur de Tokyo, qui sont loin d'être partagés par tout le Japon. Ne voyez pas cela comme une insulte du Japon à la France, mais comme une insulte d'un politicien à la langue française.

09 juin 2005

navbar blogger en français

Vous avez peut-être remarqué que ma navbar blogger est en français. Pour ça, rien de plus simple : quelques minutes sous The Gimp pour créer les boutons, puis un petit coup de Javascript et de DOM comme ceci :

<script type="text/javascript"> <!-- Francise la navbar -->
document.getElementById("b-searchbtn").setAttribute("src", "http://chemin.vers/rechercher.gif");

creerblog = document.getElementById("b-getorpost").firstChild
creerblog.setAttribute("src", "http://chemin.vers/creer-blog.gif");
creerblog.setAttribute("width", "108");

nextblog = document.getElementById("b-next").firstChild
nextblog.setAttribute("src", "http://chemin.vers/blog-suivant.gif");
nextblog.setAttribute("width", "92");
</script>



Bien sûr, les boutons sont faits pour le thème de navbar Silver. Pour les autres, lancez The Gimp et faites vos boutons ! Autre chose, j'ai enlevé le lien "blog suivant". Je trouve qu'il y a beaucoup trop de blogs spams (c'est stupide et vain de créer des blogs de spams, mais il ne faut pas chercher à comprendre les spammeurs). Pour virer ce bouton, remplacez les trois dernières lignes par celles-ci :

nextblog = document.getElementById("b-next")
nextblog.parentNode.removeChild(nextblog)

Ah, une dernière chose : si on peut bidouiller la navbar comme ça vous vous doutez bien qu'on peut aussi la cacher. En cherchant un peu sur Google (ou en vous creusant un peu la tête) vous trouverez facilement comment faire. En ce qui me concerne, ça ne m'interesse pas, car:
  • Je trouve que du point de vue de blogger, qui fournit ce service gratuitement, il est légitime de demander à ce que cette barre (très peu intrusive) soit visible,
  • il y a la recherche Google sur mon site, c'est pratique.

06 juin 2005

L'Informatique et l'Industrie du Bâtiment

C'est souvent difficile d'expliquer pourquoi j'ai cherché à fuire l'ingénieurie informatique en allant en doctorat, puis pourquoi aujourd'hui si je vais en entreprise ce sera forcément dans une entreprise innovante, qui laisse beaucoup de liberté à ses ingénieurs.

En tâchant d'expliquer ça à un ami, j'ai utilisé la métaphore de l'industrie du bâtiment, et je me suis rendu compte que l'analogie fonctionnait assez bien. En règle générale, l'industrie informatique est comparable à l'industrie du bâtiment : il s'agit généralement de projets importants, mettant en œuvre plusieurs corps de métier, orchestrée par une entreprise « fournisseur de service » au profit d'un client dont le métier est complètement indépendant.

La différence (de taille) entre informatique et bâtiment, c'est que les produits informatiques sont gratuitement duplicables à l'infini (sauf quand on empêche la duplication artificiellement) et gratuitement déplaçables sur des dizaines de milliers de kilomètres. Cela dit, on imagine bien ce que serait l'industrie du bâtiment dans ce cas-là.

Imaginez que la matière dont on fait les bâtiments, ainsi que les étapes intermédiaires, soient duplicables et téléportables. Qu'est-ce qu'il se passerait ? On pourrait prendre une cuisine américaine préfabriquée, une salle de bain australienne, un salon suédois et assembler le tout. Si une entreprise qui construit des cuisines veut convaincre un client de prendre la sienne plutôt qu'une autre, n'ayant ni le critère local ni le critère du prix pour convaincre, il est obligé d'être meilleur. Résultat : quelques entreprises innovantes feront vraiment du bâtiment, et les autres ne feront qu'assembler les morceaux préfabriqués. (Oui, je sais ; il se peut que des entreprises pas vraiment innovantes parviennent à imposer leurs produits sans qu'ils soient meilleurs techniquement. On espère que ce genre de situation ne durera pas trop.)

C'est exactement ce qu'il se passe en France. Les entreprises françaises qui développent vraiment des logiciels novateurs et reconnus sont rarissimes, et tout le reste se contente d'assembler des morceaux. Il vous faut un système d'information ? On choisit le bon système de bases de données, un interface en VisualBasic ou web pour les plus avancées, on connecte le tout et ça roule. Le gros de la problématique devient, au final :

  • S'adapter à ce qui existe déja,
  • Comprendre de quoi l'utilisateur a besoin,
  • Comprendre ce que le client veut.
Non, il n'y a pas de répétition ; l'utilisateur (celui qui va vraiment se servir du système) et le client (celui qui a le pouvoir de décider s'il faut acheter ou pas) ne sont pas les mêmes et n'ont pas les mêmes attentes. Ça se passe généralement assez bien avec l'utilisateur, si on fait abstraction du fait qu'ils ne savent pas forcément ce dont ils ont besoin (mais certains croient vraiment savoir). Le client, lui, a besoin de buzzwords qu'il a lu dans son magazine de manager pour être satisfait. Quand une technologie est à la mode (parce que le fournisseur en question a fait plus de PR que les autres), il lui la faut avant les autres pour pouvoir pavaner devant ses semblables au bal de Polytechnique.

Tout ça pour dire qu'assembler des blocs préfabriqué avec un maketeux qui m'impose des choix de technologies sans rien y connaître, ce n'est pas pour moi. Car j'aime trop l'informatique pour faire délibérément de la crotte pour plaire aux markéteux et aux commerciaux. Il reste donc assez peu d'entreprises dont quasiment aucune n'a d'ingénieurs en France... Et la recherche universitaire.

04 juin 2005

La Fin du Monde

Commentaire à postériori : il était 17h, mais on se croyait la nuit. Il pleuvait à torrent et le ciel noir de nuages donnait à Shinjuku des airs de fin du monde.

03 juin 2005

L'Homme du Train

Il s'agit d'une histoire d'amour moderne, très en vogue au Japon.

densha otoko

D'abord une histoire vraie. Un otaku de 22 ans rentre du quartier d'Akihabara, le quartier de l'électronique, des jeux vidéos et des dessins animés de type manga à Tokyo. Dans le train, un vieux ivre crie, dérange tout le monde, insulte tout le monde. Il se passe alors quelque chose d'incroyable : notre otaku, par définition faible, timide et intraverti, prends son courage a deux main et intervient pour faire taire le vieux !

ウワァァ━━━━━。゚(゚´Д`゚)゚。━━━━━ン!!!


Les choses dérapent un peu, l'otaku se bat avec le vieux et ce dernier voulant frapper l'otaku cogne une jolie jeune fille qui était assise là. Finalement les employés de la compagnie de train interviennent, et quatre personnes descendent finalement pour contacter la police : l'agresseur, l'otaku et deux « victimes », dont la belle jeune fille. Finalement, la jeune fille ne porte pas plainte, mais elle prends les coordonnées de l'otaku pour « le remercier ». Notre héros d'un jour rentre donc chez lui... La fille lui envoie finalement par la poste deux très belles tasses. Il aimerai bien la recontacter, lui qui a vécu dans les manga et les dessins animés n'a jamais vraiment su y faire avec les filles. Pour dire vrai, à 22 ans il n'a encore jamais eu de petite copine. Il aimerait téléphoner à la fille mais il a un blocage physique.

Heureusement, il avait raconté tout ça sur 2 channel, le plus grand forum de discussions du Japon, formé de catégories traitant d'absolument tous les sujets possibles et imaginables. 2 channel s'appelle ainsi parce qu'il n'y a justement pas de 2ème chaîne à la télévision japonaise. Ce forum est aussi parfois surnommé « la poubelle du Japon », car l'anonymat permet de raconter des choses, d'utiliser un langage qu'on ne se permettrait pas à visage découvert. (En un mot comme en cent, ce n'est pas un bon endroit pour les étrangers qui veulent pratiquer leur japonais.) Notre otaku ayant donc expliqué donc son cas sur 2 channel, s'en sont suivies des discussions animées sur la bonne façon d'aborder la jeune fille. Suivant les conseils de ses collègues, l'otaku va donc à un premier rendez-vous, puis un second, en faisant un compte-rendu sur le forum pour organiser la suite. Finalement, grâce à l'aide de ses amis anonymes, il fini par sortir avec la jeune fille, et il s'aimèrent comme dans un conte de fées. Voilà pour l'histoire.

Cette histoire a été adaptée en roman. En fait, « adapté » c'est vite dit puisque le roman est une impression des fils de discussion de 2 channel, smileys inclus ! On peut appeller ça un roman épistolaire, si tant est qu'on puisse appliquer « épistolaire » à un forum de discussion sur Internet.

Ensuite vint la version manga, et pour finir voici le film qui sort demain au cinéma. La série télévisée commencera en juillet sur Fuji TV. Je trouve que l'acteur principal du film a une bonne tête, ça aurait été plus drôle et plus émouvant avec une vraie caricature d'otaku : plus gros, les cheveux plus long et plus gras, avec des boutons sur la figure.

Quelques liens (en japonais) :

02 juin 2005

Gaijin-san, hello !

Ce matin, j'ai encore été abordé par un enfant de 6 à 8 ans. 外人さん、ハロー! « Hello, monsieur l'étranger ! » Il était tout souriant, et répétait cette phrase sans s'arrêter jusqu'à ce que je le remarque et lui fasse un sourire et un petit signe de la main.

Il y a beaucoup d'étrangers à Tokyo, pourtant ça m'arrive assez souvent de me faire accoster ainsi par des inconnus. Il y a deux catégories : les enfants, qui comme celui-ci me lancent un « Hello » qui, avec l'accent d'un japonais n'ayant jamais pratiqué l'anglais donne plutôt quelque chose comme « Halo ». Ils sont toujours un peu excités de s'adresser à un étranger ; parfois en groupe, a rire nerveusement comme si s'adresser à un étranger relevait du challenge. En tout cas, croiser un enfant qui vous crie « Halo !» avec tant d'enthousiasme, ça met en forme pour la journée.

La deuxième catégorie, ce sont les ojisan, c'est-à-dire les hommes de 40-50 ans. Pour eux c'est très différent, et moins rafraîchissant, car il ne s'agit pas d'un simple « Hello ». Ils veulent faire la conversation pour des raisons linguistiques. En gros, ils profitent de ma présence (souvent dans le train) pour pratiquer leur anglais ou parfois leur français (il y en a même un qui m'a parlé en allemand, et croyez-moi il ne reste plus grand chose de mes cours de collège). Au début c'est assez déroutant, un inconnu de 50 berges qui vient vous demander plein de choses, ce que vous faites dans la vie, ça fait longtemps que vous êtes-là ? Alors, vous les trouvez jolies les japonaises ? Mais après quelques années on s'y fait.

Il y a en gros deux stratégies face aux ojisan. L'une est appliquée par beaucoup de français. Outrés qu'on puisse faire la confusion "blanc = anglophone", ou voulant briser le cliché "même au Japon, les étrangers ne parlent pas japonais", ils répondent en japonais qu'ils sont français, et laissent sous-entendre qu'ils n'ont pas l'intention de parler anglais. L'ojisan abandonne vite, gêné d'avoir vexé le gaijin. Bon, je reconnais que ça m'arrive encore parfois quand je suis fatigué et/ou que l'ojisan a vraiment une tête qui ne me revient pas...

La deuxième est d'arrêter de jouer au go sur son téléphone portable et de décider de dire à l'ojisan ce qu'il a envie d'entendre, dans la langue qu'il veut parler. On peut même s'amuser à raconter plein de mensonges si les questions se font trop personnelles ; ça devient un jeu de rôle ! Ça permet surtout de faire une bonne action, de faire plaisir à l'ojisan et de participer à l'idée que les gaijin sont des gens sympas. Et d'ailleurs, même si dans les trois quarts des cas le discours de l'ojisan se limite à ce qu'il a appris a NOVA la semaine passée, il arrive qu'on fasse des rencontre surprenantes.

Ainsi, je me souviens de ce retraité qui me parlait de la fameuse époque de la bulle, les années 80. Quand les entreprises japonaises étaient en train de conquérir le monde, avec l'assurance de dépasser les États-Unis. « C'était de la folie, on travaillait vraiment comme des dingues. Il y en a même qui en sont morts. Mais d'un autre côté on gagnait vraiment beaucoup d'argent. C'était comme ça : la conjoncture était bonne, on avait des financements, le marché nous était ouvert. On avait une opportunité qui était là, on se devait de la prendre en quelque sorte. On ne s'est jamais posé la question. »

Mais revenons à nos moutons, et aux inconnus qui me disent bonjour dans la rue parce que j'ai un grand nez et deux yeux bleus bien enfoncés dans les orbites. Je vois au fond quelques gaillards qui me demandent si je n'ai pas oublié une catégorie. Les enfants, les ojisan... C'est tout. Contrairement à la croyance populaire qui veut que (1) les étrangers soient des sex-symbols et (2) les japonaises soient très entreprenantes, se faire accoster par une jeune inconnue, ça n'arrive jamais. Désolé !

01 juin 2005

Mobile blog

Comme ça peut servir à d'autres, je met ici le code qui me permet d'envoyer des images depuis mon téléphone. Vu que blogger n'héberge pas les images, je passe par flickr pour ça. Il vous faut donc un compte flickr (mais c'est gratuit).

Pour ça, vous avez besoin d'un ordinateur avec une liaison permanente, et de préférence une adresse IP fixe pour recevoir les emails. Au pire une liaison ADSL et DynDNS peut faire l'affaire. Si vous avez ça à disposition, alors il vous faut installer :
Dans flickr-ruby, n'oubliez pas de préciser vos login et mot de passe pour flickr.

Une fois que vous avez installé tout ça, il ne reste plus qu'à mettre le script moblog.rb dans le répertoire de votre choix et créer dans votre serveur mail un alias depuis l'adresse de votre choix vers le script. Par exemple, avec qmail, si vous créez un fichier "/var/qmail/alias/.qmail-mymoblog" qui contient pour unique ligne "| /home/erwan/moblog/moblog.rb", il suffira d'envoyer un email a mymoblog@mamachine.net et le tour est joué !

moblog.rb (pensez a changer $blog, $login et $pass) :

#!/usr/bin/ruby

require 'xmlrpc/client'
require 'flickr-ruby.rb'
require 'rmail'

$blog = "1234567"
$login = "toto"
$pass = "tata"

# Post to my blog
def blogPost(content)
server = XMLRPC::Client.new("plant.blogger.com", "/api/RPC2")
blogger = server.proxy( "blogger" )

blogger.newPost("0123456789ABCDEF",
$blog, $login, $pass,
content, true)
end

# Upload a photo and return the url
def flickPost(path)
flickUp = Upload.new
photo = flickUp.upload(path)
return photo.getURL('Medium', 'source')
end

def get_attachement_filename(message)
result = message.header['Content-Type']
result = result.sub(Regexp.new('.*name="(.*)"', Regexp::MULTILINE), '\1')
result.tr!('^A-Za-z0-9.', '')
return result
end

# Upload photo and post the comment to the blog
def moblogPost(image, text)
photo = flickPost(image)
content = "<p>" + text +
"</p><p style='text-align: center'>"+
"<img src='" + photo + "'/></p>"
blogPost(content)
end

msg = RMail::Parser.read($stdin)
text = ""
imagefile = ""
if msg.multipart?
msg.each_part do |part|
case part.header.media_type
when 'image'
imagefile = "/tmp/"+get_attachement_filename(part)
File.open(imagefile, 'w') {|f|
f.write(part.decode) }
when 'text'
text = part.body
end
end
end

if (imagefile != "")
moblogPost(imagefile, text)
File.delete(imagefile)
end

Le blog de M. l'Ambassadeur

Cela fait maintenant deux semaines que M. de Montferrand, l'Ambassadeur de France au Japon à ouvert un blog. Au départ j'étais un peu sceptique, je m'attendais à ce que le blog soit mis à jour tous les 36 du mois, et seulement pour des annonces ultra-officielles.

Eh non, je m'étais trompé. Le Journal Intime de l'Ambassadeur de France au Japon (c'est comme ça que je traduis 「駐日フランス大使の日記」, mais j'ai probablement tort - ça se traduit probablement tout simplement "blog") a une vraie tête de blog. Des sujets divers, pas seulement politiques avec un billet culinaire, le tout étant bilingue, grâce aux talents des traductrices qu'il a à sa disposition.

Bien sûr, on peut critiquer la plate-forme choisie. Pour faire un blog bilingue, pourquoi avoir choisi une plate-forme qui utilise un encodage japonais, et qui rendent les accents français très laids ? Que ce soit mon hébergeur ou un outil de blog pour héberger soi-même son blog (dotclear, b2evolution, WordPress...), les solutions qui gèrent bien l'unicode ne manquent pas.

En tout cas, j'en connais un qui doit être content que l'Ambassade s'intéresse un peu plus à Internet !